Distribution d’assurances. Refonte
OBJECTIF : procéder à une refonte de la directive 2002/92/CE sur lintermédiation en assurance (IMD1) en vue de renforcer la protection des preneurs dassurance au lendemain de la crise financière.
ACTE PROPOSÉ : Directive du Parlement européen et du Conseil.
CONTEXTE : la directive 2002/92/CE sur lintermédiation en assurance (IMD1) réglemente les points de vente des produits dassurance, de manière à garantir les droits des consommateurs. Conçue comme un instrument dharmonisation a minima, elle a été mise en uvre de manière très différente dans les 27 États membres. Le contrôle de mise en uvre effectué par la Commission sur la période 20052008 a déjà mis en évidence la nécessité de revoir lIMD1.
Durant les discussions qui ont eu lieu au Parlement européen sur la directive 2009/138/CE concernant laccès aux activités de lassurance et de la réassurance et leur exercice (solvabilité II), une demande spécifique de révision de lIMD1 a été formulée. Certains membres du Parlement européen et certaines organisations de consommateurs estimaient, en effet, quil était nécessaire de renforcer la protection des preneurs dassurance au lendemain de la crise financière et que les pratiques de vente des différents produits dassurance pourraient être améliorées. Pour garantir la cohérence intersectorielle, le Parlement a demandé que la révision de lIMD1 tienne compte de la révision en cours de la directive sur les marchés dinstruments financiers (MiFID II).
En novembre 2010, le G20 a invité lOCDE, le Conseil de stabilité financière (CSF) et dautres instances internationales concernées à élaborer des principes communs dans le domaine des services financiers, en vue de renforcer la protection des consommateurs. La présente révision de lIMD1 est à envisager à la lumière des lignes directrices et des initiatives internationales qui y sont liées.
ANALYSE DIMPACT : les options examinées dans lanalyse dimpact ont été évaluées à laune de différents critères: i) lintégration du marché pour les acteurs du marché, ii) la protection et la confiance des consommateurs, iii) des conditions égales pour les différents acteurs du marché ainsi que le rapport coût-efficacité.
Dans lensemble, il ressort de lestimation des charges administratives réalisée sur la base dune étude externe que, compte tenu du grand nombre dentreprises concernées (environ un million), la proposition entraînera un coût moyen par entreprise relativement modéré denviron 730 EUR.
Les travaux danalyse dimpact ont tenu compte des recommandations du comité danalyse dimpact de la Commission, notamment en ce qui concerne lincidence sur les PME. En général, des exigences adaptées ont été introduites pour tenir compte des préoccupations des PME et respecter le principe selon lequel les produits moins complexes appellent moins de règles. Ces intermédiaires seraient ainsi soumis à un régime simplifié.
BASE JURIDIQUE : article 53, paragraphe 1, et article 62 du traité sur le fonctionnement de lUnion européenne (TFUE).
CONTENU : la proposition de directive modifiée a pour finalité de rendre plus efficiente la réglementation du marché de lassurance de détail. Elle vise à garantir des conditions de concurrence équitables entre tous les acteurs de la vente des produits dassurance, tout en renforçant la protection des preneurs dassurance.
La plupart des éléments concernés par la révision sont déjà couverts par lactuel cadre juridique de lIMD1. Concrètement, le projet dIMD2 devrait permettre les améliorations suivantes:
- étendre le champ dapplication de la directive à tous les canaux de distribution (souscripteurs directs, loueurs de voitures, etc.). Le champ dapplication inclut certains vendeurs pour lesquels cette activité est secondaire ainsi que des prestataires de service après-vente comme les experts et les gestionnaires de sinistres ;
- clarifier lexercice de la liberté détablissement et de la libre prestation de services, ainsi que les compétences des autorités de contrôle des États membres dorigine et daccueil à cet égard ;
- garantir la détection, la gestion et latténuation des conflits dintérêts;
- harmoniser davantage les mesures et sanctions administratives applicables en cas de violation des dispositions essentielles de la directive;
- renforcer le caractère adéquat et objectif des conseils dispensés aux consommateurs;
- garantir que les qualifications professionnelles des vendeurs sont à la hauteur de la complexité des produits vendus;
- simplifier et rapprocher les procédures régissant lentrée transfrontière sur les marchés de lassurance de lUE.
La proposition établit une distinction entre les différents canaux de vente des produits dassurance et impose une procédure dimmatriculation allégée et des exigences moins lourdes en matière de qualifications professionnelles aux personnes vendant des produits dassurance simples. Ainsi, les vendeurs de produits dassurance accessoires à faible risque, comme les loueurs de voiture et les agents de voyage, seraient soumis à une procédure de déclaration simplifiée, et non à limmatriculation comme intermédiaire dassurance.
La proposition opère en outre une distinction entre les produits dassurance vie et les produits dassurance générale en ce qui concerne les exigences relatives à la transparence de la rémunération.
LAutorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP) devrait jouer un rôle clé dans la mise en uvre du nouveau cadre instauré à léchelle de lUE et être dotée de compétences à cet égard.
INCIDENCE BUDGÉTAIRE : les incidences budgétaires spécifiques de la proposition sont liées aux tâches attribuées à lAEAPP.
L'incidence estimée sur les dépenses opérationnelles (crédits dengagement) sélève à 0,844 million EUR pour la période 2014-2016.
La proposition prévoit un cofinancement de la part des États membres via les autorités de contrôle nationales : 1,266 million EUR pour la période 2014-2016.
ACTES DÉLÉGUÉS : la proposition contient des dispositions habilitant la Commission à adopter des actes délégués conformément à larticle 290 du traité sur le fonctionnement de lUnion européenne.