Exigences en matière d’écoconception applicables aux produits liés à l’énergie. Refonte
Conformément à la directive 2009/125/CE (directive «Écoconception»), la Commission présente un rapport sur lefficacité de la directive et de ses mesures dexécution et sur lopportunité den étendre le champ dapplication aux produits non liés à lénergie.
Efficacité de la directive : en 2011, la Commission a lancé une étude dévaluation de lefficacité de la directive. Létude a conclu que, dune manière générale, la directive «Écoconception» a atteint ses objectifs (libre circulation des marchandises et protection de lenvironnement) et quil était alors inutile de procéder à une révision pour accroître son efficacité et celle de ses mesures dexécution. Létude a notamment mis laccent sur les points suivants:
- il est trop tôt pour évaluer correctement le plein effet de la directive et des mesures dexécution et dautoréglementation obligatoires en raison de linsuffisance de leur période dapplication ;
- les critères indicatifs pour ladoption de mesures dexécution en matière décoconception demeurent appropriés.
Létude a également mis en évidence un certain nombre de défis qui se posent au niveau de lUE et des États membres dans lapplication de la directive «Écoconception» et de ses mesures dexécution, notamment:
- la complexité et la longueur de la procédure préparatoire;
- linsuffisance des données susceptibles de guider les décisions (par exemple, les tendances du marché et lévolution technologique, les données de marché, les données relatives à la performance des activités de surveillance du marché, etc.);
- le manque de coordination entre les mesures en matière décoconception et les autres textes législatifs de lUE, tels que la directive sur les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), la directive relative à la limitation de lutilisation de substances dangereuses ou la directive sur la performance énergétique des bâtiments;
- linsuffisance des ressources pour faire face au volume croissant des travaux de réglementation, de communication et de normalisation;
- les doutes quant au niveau dambition de certaines exigences, notamment dans le niveau 1;
- le potentiel quil reste pour traiter plus en détail les questions non liées à lénergie relatives aux produits liés à lénergie (par exemple, lefficacité matérielle, la recyclabilité, etc.);
- les retards dans lélaboration de normes harmonisées appropriées;
- linsuffisance et linefficacité de la surveillance du marché.
Sur la base de cette étude, la Commission a tiré un certain nombre de conclusions sur les mesures à prendre. Les mesures les plus pertinentes seraient les suivantes:
- déléguer les travaux non liés à la réglementation (notamment les activités de communication) à des organismes extérieurs et mettre en place un bureau dassistance spécial «communication» qui offrira un soutien i) pour la préparation et lorganisation de campagnes dinformation sur lécoconception et létiquetage énergétique et ii) pour répondre aux questions soumises par les citoyens, les parties prenantes et dautres parties concernées ;
- continuer à exploiter lexpertise technique dautres organes de lUE, y compris le Centre commun de recherche (CCR) et lEACI et poursuivre le renforcement de lutilisation de lexpertise des parties prenantes (États membres, industrie et ONG), en particulier dans le processus de réexamen et de révision des mesures dexécution en vigueur ;
- lancer un exercice annuel de collecte de données sur la surveillance du marché ainsi que laction commune de surveillance du marché entre les autorités nationales dans le cadre du programme de travail 2013 «Énergie intelligente pour lEurope» (EIE).
En outre, une base de données sur lefficacité énergétique et dautres aspects environnementaux des produits mis sur le marché de lUE est également en voie de création.
Élargir le champ dapplication de la directive : létude a notamment mis laccent sur les points suivants:
- le manque dexpérience avec lactuel champ dapplication de la directive (élargi par la refonte de 2009 aux produits liés à lénergie);
- la nécessité de terminer en priorité les travaux en matière de réglementation dans le cadre de la directive «Écoconception» de 2005 et du premier plan de travail «Écoconception» 2009-2011 ;
- lapproche différente requise pour les produits non liés à lénergie : de nombreux produits non liés à lénergie (par exemple, les aliments, les boissons et les textiles) ont un impact important sur lenvironnement à la toute première phase du cycle de vie rendant ainsi les essais sur le produit inadaptés pour lévaluation de la conformité ;
- la grande difficulté actuelle à établir des exigences en matière décoconception applicables à ces catégories de produits non liés à lénergie présentant le plus grand potentiel déconomies dénergie.
La Commission conclut par conséquent quil nest pas nécessaire de procéder à une révision immédiate de la directive relative à lécoconception, ni à lélargissement de son champ dapplication aux produits non liés à lénergie. Elle propose lapproche suivante:
- Le cas échéant, les aspects spécifiques de la directive sur lécoconception qui ont fait lobjet du présent réexamen peuvent être réévalués lors de la prochaine révision de la directive sur létiquetage énergétique, en 2014.
- À lavenir, toute étude dévaluation passant en revue les aspects spécifiques de la directive «Écoconception» devrait: i) tenir compte des résultats de létude dévaluation de 2011 et, le cas échéant, mettre à jour ses recommandations; ii) accorder une attention particulière, à la lumière des nouveaux éléments de preuve disponibles, aux aspects qui pourraient ne pas avoir été pleinement évalués dans létude dévaluation de 2011 (tels que lefficacité des mesures dexécution et des normes harmonisées, ainsi quune coordination plus étroite dans lapplication des deux directives).
La Commission continuera à uvrer de concert avec les États membres et les parties prenantes en vue daméliorer la mise en uvre de la directive «Écoconception» et de ses mesures dexécution.