Produits cosmétiques. Refonte. "Règlement relatif aux produits cosmétiques"
La Communication présentée par la Commission concerne linterdiction de lexpérimentation animale et linterdiction de mise sur le marché dans le secteur des cosmétiques et fait le point sur les méthodes de substitution à lexpérimentation animale. Elle poursuit un double objectif:
- informer le Parlement européen et le Conseil de la décision de la Commission de ne pas proposer de modification des dispositions sur lexpérimentation animale figurant dans la directive 76/768/CEE (directive sur les cosmétiques) et le règlement (CE) n° 1223/2009 (règlement sur les cosmétiques) ainsi que des raisons motivant cette décision et de la marche à suivre ultérieurement;
- présenter le rapport annuel requis par la directive sur les cosmétiques, qui constitue le dixième rapport de la Commission sur la mise au point, la validation et lacceptation légale de méthodes pouvant être substituées à lexpérimentation animale dans le domaine des produits cosmétique.
Interdiction de mise sur le marché de 2013 : linterdiction prévue dans la directive/le règlement sur les cosmétiques entre en vigueur le 11 mars 2013. Cest laboutissement dun processus dabandon progressif de lexpérimentation animale aux fins de lévaluation de la sécurité des produits cosmétiques, entamé il y a une vingtaine dannées. Des progrès prometteurs ont été réalisés dans la mise au point de méthodes de substitution à lexpérimentation animale au cours des dernières années, mais labandon intégral de ce type dexpérimentation ne sera pas possible avant un certain temps.
Sur la base dune analyse dimpact, la Commission est parvenue à la conclusion que le plus approprié était de laisser linterdiction de mise sur le marché de 2013 entrer en vigueur et de ne pas présenter de proposition législative visant à repousser cette échéance de 2013 ou à prévoir des dérogations isolées. Les raisons de cette décision sont les suivantes :
- la Commission considère quun report de linterdiction de mise sur le marché de 2013 ne refléterait pas les choix politiques quavaient faits le Parlement européen et le Conseil au moment de ladoption de cette disposition ;
- toute modification de linterdiction de mise sur le marché de 2013 pourrait sérieusement entamer la résolution des parties concernées de mettre rapidement au point dautres méthodes dessai ;
- un mécanisme de dérogation au cas par cas autorisant la Commission à sécarter de linterdiction de mise sur le marché de 2013 pour des ingrédients présentant des avantages significatifs pour le consommateur ou lenvironnement profiterait essentiellement aux grands fabricants ayant les moyens de réunir les données probantes nécessaires.
La marche à suivre : la Commission estime que la manière la plus appropriée daller de lavant consiste à faire entrer en vigueur linterdiction de mise sur le marché et de suivre une approche consistant à :
1°) Veiller à ce que linterdiction de mise sur le marché de 2013 soit appliquée de manière cohérente et en surveillant ses effets.
Actuellement, il nexiste pas de jurisprudence à la Cour de justice de lUnion européenne concernant la manière dinterpréter le champ dapplication de linterdiction de mise sur le marché de 2013. La Commission rappelle que la Cour est la seule instance habilitée à donner une interprétation légalement contraignante du droit de lUnion. La Commission surveillera, sous le contrôle de la Cour, lapplication de linterdiction de mise sur le marché de 2013. Elle se fondera, pour ce faire, sur linterprétation quelle donne actuellement de la portée de linterdiction, à la lumière du règlement/de la directive sur les cosmétiques.
La Commission suivra également les incidences socio-économiques de linterdiction de mise sur le marché.
2°) Soutenir la recherche, le développement et la validation de nouvelles méthodes dévaluation de linnocuité des produits pour lhomme ne faisant pas appel à lexpérimentation animale.
De 2007 à 2011, la Commission a affecté environ 238.000.000 EUR à la seule recherche de méthodes de remplacement des expérimentations sur les animaux. Il faut également mentionner linitiative SEURAT-1 (initiative en faveur de la recherche de méthodes dévaluation de la sécurité remplaçant lexpérimentation animale), une initiative cofinancée par la Commission européenne et lindustrie des cosmétiques, dont les contributions respectives sélèvent à 25.000.000 EUR pour la période 2011-2015.
La recherche de méthodes substitutives prendra encore du temps. Le programme «Horizon 2020» est linstrument financier qui encadrera les activités de recherche de 2014 à 2020. Toutefois, il est également essentiel que les secteurs qui bénéficieront de la mise au point de nouvelles méthodes, y compris le secteur des cosmétiques, se mobilisent. La Commission nouera le dialogue avec les parties concernées de ces secteurs pour définir les priorités de recherche et les instruments dexécution les plus appropriés, lesquels pourraient, par exemple, revêtir la forme dun partenariat public-privé.
3°) Faire des méthodes de substitution à l'expérimentation animale une priorité de lUnion dans le domaine des échanges commerciaux et de la coopération internationale.
La mise au point de lignes directrices de lOCDE pour les essais dans le cadre du programme existant dans le domaine des produits chimiques et de lacceptation mutuelle des données est un moyen essentiel dapprouver des instruments dévaluation de la sécurité. Des méthodes substitutives ont été insérées dans des lignes directrices de lOCDE pour les essais, ce qui a grandement contribué à leur acceptation à léchelle internationale. Les services de la Commission participent activement aux travaux de lOCDE. Pour réaliser des progrès substantiels, la Commission estime nécessaire de réfléchir à la transposition de stratégies intégrées dexpérimentation dans les lignes directrices de lOCDE.
En outre, la Commission sefforcera de faire inscrire cette question à lordre du jour de toutes les réunions multilatérales et bilatérales qui seront consacrées aux produits cosmétiques en 2013; cela vaudra en particulier pour les réunions avec les États-Unis et la Chine, mais aussi pour les contacts avec le Brésil et lInde.