Dépenses dans le domaine vétérinaire. Codification
Conformément à la décision 2009/470/CE du Conseil relative à certaines dépenses dans le domaine vétérinaire, la Commission a présenté un rapport sur les résultats des programmes de surveillance, de lutte et déradication concernant des maladies animales et zoonoses cofinancés par lUE durant la période 2005-2011.
Le rapport expose les résultats de lapplication des programmes de surveillance, de lutte et déradication concernant des maladies animales et zoonoses cofinancés par lUE, tel que requis par la décision 2009/470/CE du Conseil.
Le cofinancement des programmes de surveillance, de lutte et déradication concernant des maladies animales représente de loin la part la plus importante des dépenses du budget de lUE au titre de la sécurité alimentaire. Au cours de la période évaluée, plus de 1,17 milliard EUR ont été octroyés par lUE pour le cofinancement de lapplication de programmes visant treize maladies.
Le rapport souligne que malgré quelques points préoccupants, les programmes vétérinaires continuent à jouer un rôle essentiel dans la gestion efficace des maladies animales ciblées en assurant la surveillance et léradication des maladies, un meilleur ciblage de la lutte contre les maladies transfrontalières qui concernent tout particulièrement lUE, la prévention de lapparition ou de la réapparition de maladies animales et la réaction rapide face à celles-ci.
Des avantages économiques incontestables sont ainsi apportés aux secteurs concernés de léconomie de lUE et au bon fonctionnement du marché unique, ainsi quà la protection des consommateurs et de la santé publique (dans le cas des zoonoses).
Résultats remarquables : le rapport note que dans la plupart des cas, les maladies ciblées ont été efficacement endiguées et leur incidence ou présence est désormais maîtrisée (ex : ESB chez les bovins, tremblante du mouton, fièvre catarrhale, rage, lutte contre les salmonelles, en particulier chez les volailles; influenza aviaire). Beaucoup dentre ces maladies ont été progressivement éradiquées de vastes zones de lUE. Ce constat est étayé par une expansion significative des «zones indemnes de maladie» (notamment de la tuberculose bovine, de la brucellose bovine ou de la peste porcine classique) dans lUE au cours de cette période.
Suscitent encore des préoccupations, la Brucellose ovine et caprine en Grèce et dans le sud de lItalie, la tuberculose bovine au Royaume-Uni et la peste porcine africaine en Italie (Sardaigne).
Conclusions et perspectives : les principaux points forts ayant contribué au succès des programmes vétérinaires cofinancés par lUE ont été les suivants:
- Démarche ascendante vis-à-vis du recensement des problèmes de santé animale et de la réponse à leur apporter, sagissant de programmes conçus au niveau des États membres, et démarche descendante garantissant le respect des règles et critères de lUE, sagissant de programmes approuvés par la Commission.
- Souplesse dans lattribution des ressources disponibles, grâce aux ajustements annuels (selon la situation épidémiologique et les priorités relatives aux maladies) et à la possibilité dappliquer différents taux financiers.
- Capacité du système de lUE de réagir aux situations sanitaires dune gravité exceptionnelle (notamment les épidémies dESB ou de fièvre catarrhale) en utilisant des ressources financières limitées en rapport avec la forte valeur économique globale des secteurs de lélevage.
- Durabilité de la contribution de lUE, qui permet la planification à moyen et long terme des programmes vétérinaires dans les Etats membres.
- Choix de la coopération régionale, laquelle fournit une aide précieuse aux pays candidats et aux pays tiers limitrophes de lUE et a empêché lintroduction de maladies dans lUE.
- Partage des connaissances, de lexpérience et des meilleures pratiques entre les États membres.
Des lacunes ont toutefois été mises en évidence. La Commission sest déjà penchée sur certaines dentre elles. Pour dautres, il reste à trouver une solution dans un avenir proche:
- Absence dune démarche systématique, fondée sur un ensemble clair dobjectifs et dindicateurs, qui aiderait à évaluer les résultats des programmes exécutés.
- Différences importantes entre les systèmes vétérinaires et les structures délevage dans les États membres qui engendrent des disparités dans lexécution des programmes.
- Soumission par les États membres de leurs programmes pluriannuels encore insuffisante.
Dici à 2020, lUE devra également faire face à un certain nombre de défis spécifiques, qui pourraient compromettre lefficacité des programmes. Ces défis sont principalement associés à:
- La résurgence possible de maladies actuellement prioritaires: i) mouvements transfrontaliers danimaux sauvages sensibles (notamment la peste porcine et la rage dans les États membres orientaux et baltes) ; ii) importations illégales de viandes en provenance de pays tiers (notamment la peste porcine le long de la frontière orientale de lUE) ; iii) détection des cas sporadiques dESB et incertitudes suscitées par l«ESB atypique» (tous les États membres).
- Lintroduction éventuelle de maladies émergentes: i) risque de débordement dans les régions transfrontalières de lUE des dangers présents dans les pays tiers voisins ; ii) risque lié à lintroduction éventuelle de maladies émergentes ou à la réintroduction des pathogènes connus dans lUE en provenance de pays tiers voisins
- Évolution des principaux facteurs de risque: i) complexité croissante des chaînes dapprovisionnement internationales ; ii) risque croissant de maladies transmises par vecteur et les effets possibles du changement climatique ; iii) assouplissement des mesures de surveillance une fois que la situation de la maladie a atteint son objectif premier ; iv) efforts visant à accroître la viabilité des finances publiques qui peuvent conduire à une réduction budgétaire susceptible de porter atteinte à la durabilité des programmes.
Le 29 juin 2011, la Commission a proposé un nouveau règlement qui couvre lensemble du domaine des dépenses en matière de sécurité alimentaire. Cette proposition, dont lobjectif est doptimiser le cadre financier existant, sera formellement adoptée par les colégislateurs au premier semestre 2014.