Aliments d’origine animale: procédures pour la fixation des limites de résidus des substances pharmacologiquement actives
La Commission a présenté un rapport sur le fonctionnement du règlement (CE) n° 470/2009 du Parlement européen et du Conseil établissant des procédures communautaires pour la fixation des limites de résidus des substances pharmacologiquement actives dans les aliments dorigine animale.
Ce règlement établit des limites maximales de résidus et des valeurs de référence pour les substances pharmacologiquement actives présentes dans les aliments dorigine animale :
- la limite maximale de résidus (LMR) est la concentration maximale dun résidu dune substance pharmacologiquement active qui peut être autorisée dans les aliments dorigine animale.
- la valeur de référence (VR) est le niveau de résidus dune substance pharmacologiquement active établi à des fins de surveillance pour certaines substances pour lesquelles une limite maximale de résidus na pas été définie.
Avec le règlement (CE) n° 470/2009, la nocivité des substances destinées à être administrées à des animaux producteurs de denrées alimentaires peut être évaluée et les consommateurs daliments dorigine animale peuvent être correctement protégés.
Résultats du questionnaire : en mai 2014, un questionnaire sur le règlement a été envoyé à lAgence européenne des médicaments (EMA), aux autorités publiques nationales, aux entreprises et aux acteurs privés. Les conclusions suivantes peuvent être tirées :
- 80% des parties prenantes et des États membres ont estimé que le champ dapplication du règlement (CE) n° 470/2009 était approprié. Peu de répondants pensent que ce champ devrait être ajusté au regard des évaluations scientifiques et déléments de gestion des risques, par exemple dans le contexte de la mise au point de nouveaux produits biologiques;
- en ce qui concerne lévaluation scientifique des risques, la Commission a reçu des réactions positives au sujet de cette disposition et des méthodes actuellement utilisées pour définir les LMR et les doses journalières acceptables (DJA) que les résidus de la substance consommés dans des aliments dorigine animale ne doivent pas dépasser. Les répondants ont indiqué quil serait bénéfique que la Commission arrête de nouvelles mesures juridiques en ce qui concerne les procédures de gestion des risques;
- la disposition prévoyant la possibilité de définir des LMR provisoires lorsque les données scientifiques sont incomplètes est considérée comme étant lun des éléments les plus utiles du règlement (par 90% des répondants). Dautre part, la possibilité de classer des substances pharmacologiquement actives dans la catégorie «aucune LMR nécessaire» lorsque la substance est considérée comme non dangereuse au niveau de résidus escompté dans laliment dorigine animale, est considérée comme utile.
Améliorations apportées par la nouvelle législation : la Commission estime que le règlement (CE) n° 470/2009 a atteint lobjectif poursuivi, à savoir la protection de la santé publique et la préservation de la santé et du bien-être des animaux. Le règlement a notamment contribué :
- à une augmentation du nombre de demandes de LMR de plus de 20% par rapport aux cinq années ayant précédé lentrée en vigueur du règlement (passant de 33 à 40) : cela témoigne dun certain niveau dinnovation dans le domaine des médicaments vétérinaires et confirme la volonté et la capacité des PME à mettre des médicaments vétérinaires sur le marché de lUE;
- à lutilisation du principe dextrapolation afin détendre les LMR actuelles aux autres espèces, ce qui était lun des principaux objectifs de la révision et de ladoption du règlement (CE) n° 470/2009. Depuis 2009, lEMA a recommandé lextrapolation de 13 substances à dautres espèces animales ou denrées alimentaires (par exemple aux poissons, aux caprins et à la volaille). Le principe dextrapolation a eu une incidence positive sur la disponibilité de médicaments vétérinaires autorisés - surtout lorsquil débouchait sur des LMR pour des espèces mineures.
Récemment, laccessibilité a été encore améliorée grâce à la création dune base de données en ligne des LMR.
Dans lensemble, les États membres, les entreprises, les particuliers et lEMA ont une opinion favorable de leur expérience avec le règlement (CE) n° 470/2009. Néanmoins, les différentes parties prenantes ont un avis partagé sur certaines questions, ce qui pourrait notamment sexpliquer par la diversité des finalités poursuivies par lapplication du règlement n° 470/2009 (par exemple les autorités compétentes par rapport aux entreprises pharmaceutiques ou aux vétérinaires).
Dimportantes améliorations ont été apportées par rapport à la précédente législation sur la fixation de LMR. Ladoption de mesures dexécution, conformément à larticle 13 du règlement (CE) n° 470/2009, devrait également apporter des améliorations.
Parallèlement, le rapport note que les retombées véritables du règlement ne pourront être connues quavec lexpérience acquise sur la durée. En outre, il ne faut pas sattendre à ce que le règlement résolve tous les problèmes du secteur des médicaments vétérinaires.
Le manque de disponibilité de médicaments vétérinaires dans lUE est abordé dans la modification de la législation pertinente pour laquelle la Commission a adopté une proposition le 10 septembre 2014 actuellement examinée au Parlement européen et au Conseil.