Produits liés à l'énergie: indication de la consommation en énergie. Refonte
Le présent rapport de la Commission porte sur le réexamen de la directive 2010/30/UE du Parlement européen et du Conseil concernant lindication, par voie détiquetage et dinformations uniformes relatives aux produits, de la consommation en énergie et en autres ressources des produits liés à lénergie.
Il est rappelé que le rapport de 2012 sur la révision de la directive 2009/125/CE sur l'écoconception a conclu quune révision immédiate de la directive nétait pas nécessaire, mais que certains aspects pourraient être réévalués lors de la révision suivante de la directive sur létiquetage énergétique, en 2014, tels que lefficacité des mesures dexécution et des normes harmonisées, ainsi quune coordination plus étroite dans lapplication des deux directives.
Le présent rapport satisfait à ces deux obligations.
Évaluation de lefficacité des directives sur lécoconception et sur létiquetage énergétique : lévaluation montre notamment que :
- les mesures en place en matière décoconception et détiquetage énergétique sont efficaces car elles permettent de réaliser des économies dénergie et de coût substantielles et tangibles. Ces politiques permettront de réaliser près de la moitié de lobjectif de 20% defficacité énergétique pour 2020. Au total, on estime que les mesures en place à ce jour permettront aux utilisateurs finals des produits concernés déconomiser 100 milliards EUR par an en 2020 grâce à la diminution des factures de consommation courante (soit de 400 à 500 euros déconomies annuelles par ménage);
- il nexiste aucun obstacle à la libre circulation des produits liés à lénergie dans le marché intérieur de lUnion européenne;
- les avantages lemportent sur les coûts, tant pour les entreprises que pour la société dans son ensemble;
- la grande majorité des consommateurs (près de 85%) reconnaissent et comprennent létiquetage énergétique, et en tiennent compte dans leurs décisions dachat;
- les règlements en matière détiquetage énergétique ont récemment été adaptés afin que létiquette énergétique soit également affichée sur linternet;
- les deux directives sont complémentaires et leur mise en uvre s'effectue majoritairement de manière cohérente;
- la valeur ajoutée de l'UE découle du cadre réglementaire harmonisé qui réduit les coûts pour les fabricants et cette politique reste pertinente pour atteindre lobjectif defficacité énergétique de l'UE au-delà de 2020. Elle peut également contribuer à lutilisation rationnelle des ressources et à léconomie circulaire.
Le rapport met toutefois laccent sur les points faibles suivants :
- lintroduction de la classe A+ et de classes supérieures a rendu létiquetage énergétique moins efficace du point de vue de l'incitation des consommateurs à acheter des produits plus performants. Le concept modifié qui recourt à une série de signes «+» supplémentaires pour indiquer les classes defficacité au-delà de la classe A incite moins à lachat des produits plus efficaces que léchelle initiale qui allait de A à G. Certains des pictogrammes utilisés pour représenter d'autres paramètres détiquetage sont également difficiles à comprendre, comme le «logo de l'interrupteur» sur létiquette des téléviseurs et celui de lefficacité de séchage sur l'étiquette du lave-vaisselle ;
- la mauvaise mise en uvre par les autorités nationales de surveillance du marché contribue à des taux de non-conformités estimés à 20%, ce qui réduit denviron 10% les économies dénergie potentielles. En 2009 et 2010, environ un tiers des États membres n'ont réalisé que peu ou pas dactivités de surveillance du marché en matière détiquetage énergétique et décoconception. Tous les États membres ne soumettent pas les produits à des essais en laboratoire notamment pour des raisons de coût ;
- les mesures concernant certains produits ont fait preuve de niveaux dambition trop faibles par rapport à ce qui est techniquement et économiquement réalisable;
- un potentiel de réduction supplémentaire des incidences environnementales existe, par exemple, en ce qui concerne la durabilité, la réparabilité, la réutilisabilité, la recyclabilité ainsi que la valorisabilité, la teneur en matières recyclées, l'utilisation de matières prioritaires, les substances dangereuses;
- en termes defficacité, le processus délaboration de la réglementation est trop long (en moyenne 49 mois), ce qui fait que les travaux techniques et préparatoires sont dépassés au moment de la prise des décisions politiques, en particulier pour les produits électroniques dont l'évolution est rapide;
- enfin, au vu de la couverture médiatique au cours de ces dernières années, il est clair que les avantages de la politique nont pas fait l'objet d'une communication suffisante.
Pouvoirs délégués : la Commission est d'avis que la délégation de pouvoirs en matière détiquetage énergétique contribue efficacement à la mise en place des règles détaillées nécessaires à létiquetage énergétique des produits et des appareils. À ce jour, 12 actes délégués ont été adoptés. L'adoption de tels actes par la Commission n'a à ce jour donné lieu à aucune objection de la part du Parlement européen et du Conseil.
Conclusions : sur la base des résultats de lévaluation, la Commission juge utile de réviser la directive sur létiquetage énergétique. Le rapport est accompagné dune proposition législative qui tient compte notamment de la diminution de lefficacité de létiquette et de la mise en uvre insuffisante. En ce qui concerne la directive sur lécoconception, la résolution des problèmes relevés au cours de lévaluation ne requiert aucune modification de la législation.
La Commission continuera à mener des actions pour :
- améliorer la compréhension de létiquette énergétique : des essais seront menés auprès des consommateurs, notamment pour veiller à ce que les pictogrammes et létiquette dans son ensemble soient compréhensibles;
- améliorer la mise en uvre, grâce au renforcement de la coopération entre les autorités nationales de surveillance du marché dans le cadre des groupes de coopération administrative sur lécoconception et sur létiquetage énergétique ainsi que dans le cadre de projets communs spécifiques, tels que le projet «EEpliant» financé par lUE;
- relever le défi de la longueur du processus délaboration de la réglementation : les projets de règlements délégués seront notifiés aux membres de lOrganisation mondiale du commerce en vertu de laccord sur les obstacles techniques au commerce à un stade plus précoce du processus, en parallèle avec la mise à contribution du forum consultatif;
- examiner les problèmes liés à lévolution rapide du marché des produits électroniques et labsence dune relation claire entre le prix dachat et lefficacité énergétique : cet examen sera effectué dans le cadre de la prochaine évaluation en 2016 du programme Energy Star de l'UE, et traitera également les équipements électroniques non couverts par le programme.
Enfin, la Commission continuera à renforcer les activités de communication autour des mesures décoconception et détiquetage énergétique concernant des produits spécifiques.