Produits de construction: conditions harmonisées de commercialisation
Conformément au règlement (UE) nº 305/2011 du Parlement européen et du Conseil établissant des conditions harmonisées de commercialisation pour les produits de construction (le règlement « RPC »), la Commission a présenté un rapport sur létat davancement de la mise en uvre du RPC, y compris lexpérience acquise, le degré daccomplissement des objectifs du RPC et les éléments exigeant des améliorations. Le RPC est pleinement appliqué depuis juillet 2013.
Pour rappel, lapproche basée sur le RPC harmonise les conditions de commercialisation des produits de construction en créant un langage technique commun définissant les caractéristiques essentielles en rapport avec leurs performances dans des spécifications techniques harmonisées: les normes harmonisées et les documents dévaluation européens. Ils doivent se conformer aux exigences fondamentales applicables aux ouvrages de construction.
Lorsquun produit de construction est couvert par une norme harmonisée ou quune évaluation technique européenne a été délivrée à son égard, le fabricant établit une déclaration des performances (DdP) et appose le marquage CE sur un tel produit.
Les principales conclusions du rapport sont les suivantes :
1) Mise en uvre du RPC : le rapport note que dans lensemble, tous les éléments exigés par le RPC ont été mis en uvre par les personnes ou parties concernées: par exemple, les organismes notifiés et les organismes dévaluation technique sont en place dans toute lEurope; les points de contact produit sont en place dans les États membres. Toutefois, certains aspects nont pas encore été mis en uvre à grande échelle et requièrent des efforts supplémentaires.
Les défis suivants ont été identifiés :
- lutilisation de marques nationales se poursuit dans plusieurs États membres, à lencontre des principes du RPC. Or, les vérifications ou processus ex ante nationaux couvrant le domaine harmonisé ne sont pas autorisés. Cela a été confirmé par un arrêt de la Cour de justice de lUnion européenne qui indique que les États membres doivent sabstenir de fixer des exigences supplémentaires. Lapplicabilité de cet arrêt au titre du RPC et sa portée étendue à lensemble des normes harmonisées confirment le caractère obligatoire du langage technique commun ;
- une autre question importante identifiée par de nombreuses parties prenantes concerne les chevauchements substantiels entre les informations exigées conformément à la DdP et au marquage CE, qui génèrent une charge administrative et financière supplémentaire. La Commission estime que selon une interprétation souple, le marquage CE pourrait contenir uniquement les informations essentielles et se référer à la DdP pour les autres informations. La DdP serait fournie sous format papier avec le produit, par voie électronique, ou via un site internet ;
- peu de personnes sont au courant des services proposés par les points de contact produit (PCP) dans le secteur de la construction et des questions ont été posées en ce qui concerne leur réactivité et la qualité des informations quils fournissent ;
- le RPC a remplacé lancienne directive sur les produits de construction (DPC). Comme les normes harmonisées datent pour la plupart de lépoque de la DPC et quelles ont toutes été élaborées sur la base de mandats de normalisation émis il y a 10 à 20 ans, certaines ont désormais besoin dêtre révisées en fonction des évolutions techniques et du marché. La transition de la DPC vers le RPC exige que les parties prenantes, les organisations européennes de normalisation et les autorités des États membres apprennent à assimiler les nouvelles caractéristiques et les appliquent dans les normes harmonisées. Il y a eu quelques retards dans le démarrage de ce processus.
Avant de pouvoir tirer des conclusions définitives sur lefficacité de la législation, la Commission estime que des efforts sont nécessaires pour améliorer la mise en uvre, en particulier au niveau national (par exemple sur linterprétation uniforme et la suppression des obstacles à la libre circulation) mais aussi au niveau dautres acteurs tels que le Comité européen de normalisation (CEN) et lOrganisation européenne pour lagrément technique (EOTA).
Pour cette raison, la Commission ne juge pas approprié, à ce stade, de proposer des amendements au RPC. Elle estime toutefois quun dialogue permanent avec les États membres et les autres parties prenantes, un suivi attentif de la situation et lapplication des règles existantes sont nécessaires.
En sappuyant sur les efforts de clarification déjà consentis pour soutenir la mise en uvre appropriée et uniforme du RPC, la Commission préconise de développer du matériel dinterprétation et dorientation supplémentaire, ainsi que des actions de communication et de sensibilisation.
2) Simplification : la Commission juge possible de simplifier davantage et plus rapidement le processus de normalisation, et de se doter de normes qui répondent mieux aux besoins de leurs utilisateurs grâce à une collaboration étroite et efficace entre le CEN, les États membres, lindustrie et la Commission.
Pour lEOTA, les règles de procédure énoncées à lannexe II du RPC pourraient être simplifiées pour finaliser les documents dévaluation européens de manière plus rapide et plus transparente au moyen dun acte délégué.
Une approche globale semble être nécessaire, avec de nouveaux développements sur la marche à suivre, pour mieux répondre aux attentes des PME, et notamment des microentreprises, évoluant dans le secteur de la construction dans lUE.
3) Clarifications à apporter : à ce stade, la Commission considère quil reste encore à clarifier certaines dispositions du RPC pour favoriser une application uniforme, et notamment:
- larticle 5 sur les dérogations à létablissement dune DdP;
- larticle 6 sur le contenu de la DdP;
- larticle 9, paragraphe 2, sur les informations qui suivent le marquage CE;
- larticle 37 sur les procédures simplifiées pour les microentreprises;
- larticle 38 sur les procédures simplifiées pour les produits fabriqués individuellement ou sur mesure ou;
- les articles 56-58 sur les procédures pour la surveillance du marché.
La Commission entend suivre la mise en uvre du règlement afin didentifier déventuels problèmes dinterprétation qui nont pas encore été résolus. Elle poursuivra le dialogue avec les parties concernées sur les questions identifiées via des plates-formes techniques prévues dici à la fin de lannée 2016.
Dès lors que la mise en uvre aura atteint un stade de maturité et au vu des résultats de ce dialogue, la Commission examinera lefficacité du RPC.