Échange transfrontalier d'informations concernant les infractions en matière de sécurité routière
La Commission a présenté un rapport sur l'application de la directive 2015/413/UE facilitant léchange transfrontalier dinformations concernant les infractions en matière de sécurité routière (la «directive CBE»).
Pour rappel, la directive CBE permet de protéger les usagers de la route dans lUnion en facilitant léchange transfrontalier dinformations concernant les infractions en matière de sécurité routière et en facilitant ainsi lapplication des sanctions, lorsque les infractions ont été commises dans un État membre autre que celui où le véhicule en cause a été immatriculé.
Élargissement possible champ dapplication de la directive CBE: la Commission considère que le champ dapplication de la directive CBE est adéquat dès lors quil couvre les huit infractions les plus importantes en matière de sécurité routière parmi lesquelles lexcès de vitesse, le défaut de port de la ceinture de sécurité, la conduite en état débriété et lusage illicite dappareils de communication.
En raison du recours accru à des équipements de contrôle automatique, la Commission juge utile denvisager linclusion dans le champ dapplication de la directive des infractions telles que i) labsence de maintien dune distance suffisante avec le véhicule qui précède, ii) les dépassements dangereux et iii) les stationnements dangereux. En revanche, elle nest pas favorable à lajout des infractions au péage ou des infractions pour stationnements irréguliers liés au non-paiement de taxes ou de charges municipales.
Impact de la directive : selon le rapport, la directive CBE constitue un outil efficace avec un potentiel important damélioration de la sécurité routière en rendant possible lidentification des contrevenants non-résidents et en sensibilisant les citoyens aux règles de la circulation et à lapplicabilité de sanctions dans les États membres.
Daprès une étude dévaluation externe, le nombre total dinfractions constatées couvertes par la directive CBE et commises par des véhicules non-résidents/étrangers dans lUE est estimé à 10 millions pour 2014.
Le système dinformation électronique qui permet léchange rapide, sécurisé et confidentiel des données relatives à limmatriculation des véhicules est efficace dans la mesure où il a eu une incidence positive sur lexécution transfrontalière des sanctions: le nombre denquêtes concernant des infractions routières commises par des non-résidents a pratiquement quadruplé entre 2013 et 2015 dans les États membres qui ont mis en uvre la directive.
Améliorations possibles : en vue daméliorer limpact de la directive, le rapport recommande une approche globale permettant de créer une synergie avec d'autres instruments, notamment ceux qui sont liés à lassistance mutuelle et à la coopération entre les États membres dans les enquêtes sur les infractions routières et à la reconnaissance mutuelle des sanctions pécuniaires.
Le rapport suggère en particulier :
- de mieux exploiter les possibilités du système électronique: en novembre 2016, 23 des 28 États membres étaient connectés au système. En 2015, près de 50% des infractions routières constatées commises par des non-résidents nont pas fait lobjet denquêtes ;
- denvisager lintroduction de mesures qui pourraient accroître la fiabilité des équipements de contrôle automatique (par exemple des normes harmonisées au niveau européen, des procédures dhomologation et des contrôles périodiques des équipements) ;
- de renforcer lexécution des sanctions pour les infractions routières commises par des non-résidents faisant lobjet dune enquête: à l'heure actuelle, près de 50% des sanctions ne sont pas exécutées avec succès, en raison i) de labsence dassistance mutuelle et de coopération entre les États membres dans les enquêtes sur les infractions routières après léchange des données relatives à limmatriculation des véhicules, ou ii) du fait que souvent les décisions judiciaires rendues par les États membres dans des affaires de non-paiement dune pénalité financière pour ces infractions ne relèvent pas de la décision-cadre 2005/214/JAI concernant lapplication du principe de reconnaissance mutuelle aux sanctions pécuniaires
- de travailler à la conception de formulaires normalisés pour faciliter la procédure dexécution transfrontalière des pénalités financières en vertu de la décision-cadre 2005/214/JAI. En effet, le nombre de décisions mutuellement reconnues qui relèvent de la décision-cadre et relatives à des pénalités financières pour des infractions routières est extrêmement faible.