Contrôle légal des comptes des entités d’intérêt public: exigences spécifiques
La Commission a présenté un rapport sur l'évolution du marché de l'UE des services de contrôle légal des comptes aux entités d'intérêt public en vertu de l'article 27 du règlement (UE) n° 537/2014.
Le règlement sinscrit dans la a réforme de la législation de lUE en matière daudit et vise à la fois à améliorer la qualité des audits et à promouvoir la concurrence sur le marché du contrôle légal des comptes. Larticle 27 permet de suivre efficacement et régulièrement le respect de ces objectifs.
Lanalyse figurant dans le rapport est fondée sur les données que la Commission a reçues des autorités nationales chargée de la supervision de laudit (ANC) et du réseau européen de la concurrence (REC). Lanalyse porte principalement sur lannée 2015.
Marché européen de laudit: les données disponibles ont montré que le marché européen de laudit était très diversifié en termes de taille et de structure.
De plus, le marché du contrôle légal des comptes dentités dintérêt public reste relativement concentré dans la plupart des États membres, notamment sous l'angle du chiffre daffaires. Dans 15 États membres sur 21, les «Big Four» (PwC, Deloitte, KPMG et EY) détiennent plus de 80 % des parts de marché en termes de chiffre daffaires.
Toutefois, il nexiste pas déléments de preuve suffisants pour tirer des conclusions sur le niveau et lefficacité de la concurrence sur ce marché. La Commission continuera de suivre lévolution des niveaux de concentration consolidés des grands cabinets daudit dans les États membres.
Systèmes dassurance qualité: le rapport note que l'application dune méthodologie commune et la convergence des pratiques en matière de surveillance dans ce domaine sont dune importance cruciale afin de garantir cohérence et comparabilité. Même si aucun risque majeur na été détecté, la Commission estime quil est encore trop tôt pour évaluer les risques majeurs.
La Commission reconnaît toutefois que davantage pourrait être fait pour renforcer la convergence autour dindicateurs communs et de la terminologie utilisée pour formuler les constatations et décrire les lacunes observées, à savoir i) les lacunes dans les systèmes internes de contrôle qualité, ii) labsence de compte rendu sur certains aspects des missions d'audit et iii) linsuffisance déléments attestant la réalisation de l'audit.
Promouvoir le dialogue entre les ANC et les comités daudit: lanalyse montre que la plupart des ANC ont très peu dexpérience dans le suivi des activités et du travail des comités daudit dont le rôle et les pouvoirs ont été renforcés dans le cadre de la réforme de laudit.
Les ANC devraient disposer des outils adéquats pour évaluer le travail des comités daudit et recevoir les informations dont elles ont besoin pour vérifier que ceux-ci respectent les nouvelles règles. De leur côté, les membres des comités daudit devraient être informés de leurs nouvelles responsabilités et de leur rôle plus important.
À ce stade, le dialogue avec les comités daudit et un travail de sensibilisation sont indispensables, sans nécessairement redéfinir ou modifier les cadres nationaux de gouvernance dentreprise ou le mandat du contrôle confié aux ANC. Chaque autorité nationale serait libre de décider quelle est la meilleure approche pour évaluer le travail des comités daudit. La Commission pourrait toutefois avoir un rôle à jouer par la promotion de ce dialogue et la prise de contacts directs avec les comités daudit afin de mieux comprendre leur expérience de la mise en uvre de la réforme.
Collecte des données: la Commission estime que quelques-unes des limitations recensées seront résolues lorsque les nouvelles règles daudit prendront effet. Cest le cas pour laccès aux données et leur disponibilité.
Toutefois, des efforts supplémentaires seront nécessaires si lon veut progresser dans des domaines tels que la mise au point dune terminologie commune, la convergence concernant les périodes de référence et les méthodologies pour la collecte de données. Dans cette perspective, la Commission sefforcera dexaminer les indicateurs actuels en étroite collaboration avec les ANC, et en particulier avec le sous-groupe du Comité des organes européens de supervision de l'audit (CEAOB) sur la surveillance du marché.
La Commission continuera de surveiller lévolution du marché de la fourniture de services de contrôle légal des comptes aux entités dintérêt public dans lUE. Elle se tient prête à collaborer avec les États membres pour veiller à ce que les exigences de larticle 27 du règlement puissent être remplies aussi efficacement que possible.