Partenariat oriental, dans la perspective du sommet de novembre 2017. Recommandation au Conseil, à la Commission et au SEAE
La commission des affaires étrangères a adopté un rapport préparé conjointement par Laima Liucija ANDRIKIENĖ (PPE, LT) et Knut FLECKENSTEIN (S&D, DE) sur une recommandation du Parlement européen adressée au Conseil, à la Commission et au SEAE relative au partenariat oriental, dans la perspective du sommet de novembre 2017.
Pour rappel, le partenariat oriental repose sur un engagement commun de lArménie, lAzerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie, lUkraine et lUnion européenne à approfondir leurs relations et à respecter le droit international et les valeurs fondamentales, y compris la démocratie, lÉtat de droit, les droits de lhomme, les libertés fondamentales et légalité des genres, ainsi que léconomie de marché, le développement durable et la bonne gouvernance.
Les députés ont appelé le Parlement à faire les recommandations suivantes au Conseil, à la Commission et au SEAE :
1) Avenir du partenariat oriental: les députés ont demandé de veiller à ce que le sommet de novembre 2017 insuffle un nouveau dynamisme au partenariat oriental et en pose clairement les jalons en tant que politique à long terme. Le partenariat devrait en particulier:
- répondre aux attentes des citoyens des pays partenaires pour ce qui concerne léradication de la corruption, la lutte contre la criminalité organisée, le renforcement de lÉtat de droit et la bonne gouvernance;
- renforcer la société civile dans les pays partenaires et encourager les réformes électorales;
- veiller à ce que les décisions du sommet débouchent sur des résultats tangibles pour les citoyens en matière demploi, de transports, de connectivité, dindépendance énergétique, de mobilité et déducation;
- poursuivre les efforts en faveur de la lutte contre le chômage, en particulier chez les jeunes;
- promouvoir la mise en uvre de mesures de lutte contre la discrimination dans tous les secteurs de la société et garantir légalité entre les hommes et les femmes dans les politiques publiques;
- améliorer la mobilité entre lUnion et les pays partenaires (aider la Moldavie, la Géorgie et lUkraine dans la mise en uvre de laccord de libéralisation du régime des visas, ouvrir le dialogue en matière de visa avec lArménie, encourager les progrès de la part de lAzerbaïdjan et finaliser les négociations sur les accords de facilitation doctroi des visas et de réadmission avec la Biélorussie);
- rendre lenvironnement des entreprises plus favorable et faciliter laccès aux sources de financement, y compris grâce à linitiative EU4Business;
- garantir le plein respect du droit international et des accords en matière de sûreté nucléaire et de protection de lenvironnement;
- préserver lunité daction parmi les États membres de lUnion pour le maintien dune pression collective sur la Russie, dont la présence militaire dans la région na fait que croître ces dernières années, en particulier au moyen de mesures restrictives ciblées et renforcées;
- résoudre le conflit dans lest de lUkraine grâce à lapplication des accords de Minsk, résoudre le conflit opposant la Russie et la Géorgie, rétablir la pleine souveraineté de lUkraine en Crimée;
- appeler les partenaires de lUnion à coopérer pleinement avec elle dans sa lutte contre limmigration illégale, le terrorisme, la cybercriminalité, la traite des êtres humains, la contrebande et le commerce illégal.
2) Mise en uvre du partenariat oriental: les objectifs devraient être, entre autres, de:
- réitérer le principe de différenciation et de souligner que le partenariat vise à créer les conditions nécessaires pour une association politique et une intégration économique étroites, y compris la participation aux programmes de lUnion;
- reconnaître les aspirations européennes de la Moldavie, de la Géorgie et de lUkraine en rappelant que toute perspective dadhésion à lUnion exigeait de faire progresser la mise en uvre des réformes, notamment dans les domaines de lÉtat de droit, du respect des droits de lhomme et de la bonne gouvernance;
- veiller à ce que la coopération et le soutien aux partenaires soient soumis à une conditionnalité stricte et sous contrôle, et à ce que laide financière octroyée par lUnion soit subordonnée à lélaboration et à la mise en uvre de réformes;
- soutenir la dimension multilatérale du partenariat oriental et faciliter la mise en place de plateformes de dialogue de la société civile ainsi que les projets transfrontaliers, tels que les programmes fondés sur le dialogue interculturel entre les peuples et sur la jeune génération;
- veiller à établir une aide sur mesure qui corresponde au niveau dambition partagée en matière de coopération avec chaque partenaire, selon les principes «donner plus pour recevoir plus» et «donner moins pour recevoir moins»;
- demander à la Commission, à la Banque européenne dinvestissement et aux autres institutions financières multilatérales de favoriser la mise en uvre du plan dinvestissement pour lEurope et dun mécanisme de soutien spécifique pour les pays du partenariat qui se sont engagés à mettre en uvre les accords dassociation;
- demander la mise en place dun fonds fiduciaire pour lUkraine, la Géorgie et la Moldavie et envisager dorganiser une conférence des bailleurs de fonds pour lUkraine, afin de couvrir les besoins humanitaires dus au conflit dans lEst du pays et à lannexion de la Crimée;
- réaffirmer son soutien déterminé au contrôle parlementaire dans le cadre de la politique du partenariat oriental.
Enfin, la volonté du Parlement de contrôler davantage lapplication des accords internationaux avec les pays partenaires et de mieux surveiller le soutien apporté par lUnion devraient être prise en compte.