Partenariat oriental, dans la perspective du sommet de novembre 2017. Recommandation au Conseil, à la Commission et au SEAE
Le Parlement européen a adopté par 519 voix pour, 114 contre et 47 abstentions, une recommandation adressée au Conseil, à la Commission et au service européen pour laction extérieure (SEAE) relative au partenariat oriental, dans la perspective du sommet de novembre 2017.
Pour rappel, le partenariat oriental repose sur un engagement commun de lArménie, lAzerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie, lUkraine et lUnion européenne à approfondir leurs relations et à respecter le droit international et les valeurs fondamentales, y compris la démocratie, lÉtat de droit, les droits de lhomme, les libertés fondamentales et légalité des genres, ainsi que léconomie de marché, le développement durable et la bonne gouvernance.
Le Parlement a fait une série les recommandations suivantes au Conseil, à la Commission et au SEAE.
1) Avenir du partenariat oriental: le sommet de novembre 2017 devrait insuffler un nouveau dynamisme au partenariat en tant que politique à long terme en faisant en sorte que les décisions du sommet puissent servir de base aux valeurs essentielles de lUnion. Le partenariat devrait en particulier:
- déboucher sur un engagement renouvelé des partenaires en faveur de ladoption de réformes relatives à la justice, à ladministration publique et à la lutte contre la corruption et la criminalité organisée, sur la base de feuilles de routes assorties dobjectifs et de délais clairement définis;
- renforcer la société civile dans les pays partenaires, promouvoir la transparence et la responsabilité des institutions publiques et encourager les réformes électorales;
- donner un nouvel élan en vue de lobtention de résultats tangibles pour les citoyens en matière demploi, de transports, de connectivité, dindépendance énergétique, de mobilité et déducation;
- poursuivre les efforts en faveur de la lutte contre le chômage, en particulier chez les jeunes, et du développement des compétences nécessaires à un marché du travail en évolution;
- promouvoir la mise en uvre de mesures de lutte contre la discrimination dans tous les secteurs de la société et garantir légalité entre les hommes et les femmes dans les politiques publiques;
- améliorer la mobilité entre lUnion et les pays partenaires (aider la Moldavie, la Géorgie et lUkraine dans la mise en uvre de laccord de libéralisation du régime des visas, ouvrir le dialogue en matière de visa avec lArménie, encourager les progrès de la part de lAzerbaïdjan et finaliser les négociations sur les accords de facilitation doctroi des visas et de réadmission avec la Biélorussie);
- renforcer la coopération dans les domaines de léducation, de la recherche et de linnovation, notamment par la facilitation de la participation à des programmes tels quErasmus+ ;
- suivre la mise en uvre des accords de libre-échange afin déviter le dumping social et environnemental, soutenir une véritable réforme du système économique pour supprimer progressivement les monopoles, ainsi quune réforme en profondeur des secteurs bancaire et financier pour lutter contre le blanchiment dargent et la fraude fiscale;
- soutenir le développement des infrastructures de transport et de connectivité nécessaires, y compris au moyen dun plan dinvestissement ambitieux pour le réseau central RTE-T,
- améliorer lindépendance et lefficacité énergétiques par des investissements spécifiques et la diversification des sources dénergie au moyen dune coopération renforcée dans les domaines prioritaires couverts par lunion de lénergie;
- garantir le plein respect du droit international et des accords en matière de sûreté nucléaire et de protection de lenvironnement;
- préserver lunité daction parmi les États membres de lUnion pour le maintien dune pression collective sur la Russie, dont la présence militaire dans la région na fait que croître ces dernières années, en particulier au moyen de mesures restrictives ciblées et renforcées;
- résoudre le conflit dans lest de lUkraine grâce à lapplication des accords de Minsk, résoudre le conflit opposant la Russie et la Géorgie, rétablir la pleine souveraineté de lUkraine en Crimée;
- réfléchir aux possibilités damélioration du rôle de lUnion dans la résolution des conflits, y compris en déployant des missions de politique de sécurité et de défense commune (PSDC) destinées à améliorer la sécurité et la stabilité;
- appeler les partenaires de lUnion à coopérer pleinement avec elle dans sa lutte contre limmigration illégale, le terrorisme, la cybercriminalité, la traite des êtres humains, la contrebande et le commerce illégal.
2) Mise en uvre du partenariat oriental: les objectifs devraient être, entre autres, de:
- réitérer le principe de différenciation et de souligner que le partenariat vise à créer les conditions nécessaires pour une association politique et une intégration économique étroites, y compris la participation aux programmes de lUnion;
- reconnaître les aspirations européennes de la Moldavie, de la Géorgie et de lUkraine en rappelant que toute perspective dadhésion à lUnion exigeait de faire progresser la mise en uvre des réformes, notamment dans les domaines de lÉtat de droit, du respect des droits de lhomme et de la bonne gouvernance;
- veiller à ce que la coopération et le soutien aux partenaires soient soumis à une conditionnalité stricte et sous contrôle, et à ce que laide financière octroyée par lUnion soit subordonnée à lélaboration et à la mise en uvre de réformes;
- soutenir la dimension multilatérale du partenariat oriental et faciliter la mise en place de plateformes de dialogue de la société civile ainsi que les projets transfrontaliers, tels que les programmes fondés sur le dialogue interculturel entre les peuples et sur la jeune génération;
- veiller à établir une aide sur mesure qui corresponde au niveau dambition partagée en matière de coopération avec chaque partenaire, selon les principes «donner plus pour recevoir plus» et «donner moins pour recevoir moins»;
- demander à la Commission, à la Banque européenne dinvestissement et aux autres institutions financières multilatérales de favoriser la mise en uvre du plan dinvestissement pour lEurope et dun mécanisme de soutien spécifique pour les pays du partenariat qui se sont engagés à mettre en uvre les accords dassociation;
- demander la mise en place dun fonds fiduciaire pour lUkraine, la Géorgie et la Moldavie et envisager dorganiser une conférence des bailleurs de fonds pour lUkraine, afin de couvrir les besoins humanitaires dus au conflit dans lEst du pays et à lannexion de la Crimée;
- réaffirmer son soutien déterminé au contrôle parlementaire dans le cadre de la politique du partenariat oriental.
Enfin, la volonté du Parlement de contrôler davantage lapplication des accords internationaux avec les pays partenaires et de mieux surveiller le soutien apporté par lUnion devraient être prise en compte.