Véhicules utilitaires lourds neufs: normes applicables aux émissions de CO2
OBJECTIF: établir des normes de performance en matière démissions de CO2 pour les nouveaux véhicules lourds.
ACTE PROPOSÉ: Règlement du Parlement européen et du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN: le Parlement européen décide conformément à la procédure législative ordinaire sur un pied dégalité avec le Conseil.
CONTEXTE: la stratégie européenne pour une mobilité à faibles émissions exprime une ambition claire: dici au milieu du siècle, les émissions de gaz à effet de serre des transports devront être dau moins 60 % inférieures à leurs niveaux de 1990 et tendre résolument vers un taux zéro. Il est également nécessaire de réduire de manière drastique et sans délai les émissions de polluants atmosphériques nocifs provenant des transports.
Les véhicules légers - les voitures particulières et les véhicules utilitaires légers (camionnettes) - assurent déjà leur part des réductions démissions et une législation a été proposée en 2017 de façon à ce quils continuent de le faire après 2020.
Les camions représentent environ 70 % du transport de marchandises par voie terrestre et assurent également des services publics essentiels. Les émissions de CO2 des véhicules lourds, comprenant les camions, les autobus et les autocars, représentent environ 6 % des émissions totales de lUE et 25 % des émissions de CO2 du transport routier dans lUE. Toutefois, elles ne sont actuellement pas réglementées au niveau de lUE.
Cela pose trois problèmes principaux:
- sans nouvelles mesures, les émissions de CO2 des véhicules lourds devraient augmenter de 9 % au cours de la période 20102030, en raison de laccroissement des activités de transport;
- les opérateurs de services de transport, principalement des PME et les microentreprises et leurs clients, passent actuellement à côté déconomies de carburant possibles et dune réduction de leurs factures énergétiques;
- les constructeurs de véhicules lourds de lUE sont confrontés à des pressions concurrentielles mondiales croissantes car les États-Unis, le Canada, le Japon et la Chine ont déjà mis en uvre des mesures réglementaires pour réduire les émissions de CO2 des véhicules lourds. Or, il est nécessaire pour industrie automobile de lUE de se maintenir au niveau des améliorations technologiques introduites dans ces marchés.
La présente proposition fait partie du troisième train de mesures «LEurope en mouvement», qui traduit la nouvelle stratégie en matière de politique industrielle de septembre 2017. Lobjectif du train de mesures est de rendre la mobilité européenne plus sûre et plus accessible, lindustrie européenne plus compétitive, les emplois européens plus sûrs et le système de mobilité plus propre et mieux adapté à limpératif de réagir au changement climatique.
ANALYSE DIMPACT: les options stratégiques envisagées dans lanalyse dimpact sont regroupées en cinq éléments principaux qui doivent permettre de traiter les problèmes identifiés et datteindre les objectifs stratégiques: i) objectifs démission de CO2 à léchelle du parc de lUE; ii) répartition de lobjectif pour le parc de lUE entre les groupes de véhicules et les constructeurs; iii) mesures dincitation favorisant les véhicules à émission nulle et à faibles émissions; iv) éléments dune mise en uvre dun bon rapport coût-efficacité et v) questions liées à la gouvernance.
CONTENU: la proposition de règlement fixe des normes de performance en matière démission de CO2 applicables aux nouveaux véhicules lourds de telle sorte que les émissions de CO2 spécifiques du parc de lUnion de nouveaux véhicules lourds soient réduites par rapport aux émissions de CO2 de référence de la manière suivante:
- du 1er janvier 2025 au 31 décembre 2029, de 15 %;
- à partir du 1er janvier 2030, dau moins 30 %, sous réserve dun réexamen en 2022.
Les objectifs seraient fixés en tant que réduction relative des émissions spécifiques moyennes des véhicules immatriculés au cours de lannée de référence 2019, qui est la première année pour laquelle des données officiellement surveillées concernant les émissions de CO2 seront disponibles. Les objectifs seraient attribués à chaque sous-groupe de véhicules défini dans la section 1 de lannexe 1 du règlement.
En outre, la proposition :
- définit les véhicules qui relèvent du champ dapplication du règlement par référence aux catégories pertinentes définies dans la législation sur la réception par type et aux quatre sous-groupes de véhicules pour lesquels des données certifiées sur les émissions de CO2 seront disponibles à partir de 2019;
- prévoit que la Commission déterminera et publiera annuellement les émissions de CO2 spécifiques moyennes de chaque constructeur à partir de 2019 sur la base des données communiquées par les constructeurs concernés;
- encourage le déploiement de véhicules lourds à émission nulle et à faibles émissions au moyen dun système de bonifications. Un encouragement spécifique est également prévu pour les véhicules lourds à émission nulle des catégories M2 (autobus) et M3 (autocars), de même que pour certains véhicules de la catégorie N (petits camions), y compris les véhicules professionnels à émission nulle;
- prévoit le calcul dobjectifs démissions spécifiques des constructeurs pour lannée civile précédente, à partir de 2026. Les premiers objectifs annuels seraient par conséquent déterminés pour lannée civile 2025;
- définit un mécanisme «de mise en réserve et demprunt», permettant à un constructeur de compenser un résultat inférieur à son objectif démissions spécifiques dune année par un résultat supérieur dune autre année. Un constructeur dont les émissions spécifiques moyennes sont en dessous de la trajectoire de réduction des émissions définie par les émissions de référence de 2019 et lobjectif pour 2025, aurait la possibilité de mettre en réserve ces crédits démission aux fins de la conformité à lobjectif pour 2025;
- impose enfin des pénalités financières en cas de non-respect des objectifs en matière démission de CO2. Le niveau de la prime serait fixé à 6.800 EUR par g/tkm, équivalant à 570 EUR par g/km sur la base dune charge utile moyenne de 12 tonnes, démissions excédentaires, ce qui reflète le coût marginal des technologies de réduction des émissions de CO2.
INCIDENCE BUDGÉTAIRE: lincidence budgétaire de lapplication du règlement proposé est très limitée. Elle est estimée à 1,888 million EUR pour les années 2019-2020.