Fonds pour la sécurité intérieure: instrument de soutien financier dans le domaine des frontières extérieures et des visas 2014-2020
Conformément au règlement (UE) nº 514/2014 du Parlement européen et du Conseil, la Commission a présenté les résultats relatifs à l'évaluation intermédiaire du Fonds «Asile, migration et intégration» et du Fonds pour la sécurité intérieure. Ce rapport couvre :
- le règlement (UE) nº 514/2014 (dispositions horizontales), ainsi que :
- le règlement spécifique (UE) nº513/2014 portant création, dans le cadre du Fonds pour la sécurité intérieure, de linstrument de soutien financier à la coopération policière, à la prévention et à la répression de la criminalité ainsi quà la gestion des crises (FSIPolice) ;
- le règlement spécifique (UE) nº515/2014 portant création, dans le cadre du Fonds pour la sécurité intérieure, de linstrument dans le domaine des frontières extérieures et des visas (FSIFrontières et visas) ;
- le règlement spécifique (UE) nº516/2014 portant création du Fonds «Asile, migration et intégration» (FAMI).
Lévaluation couvre la période comprise entre le 1er janvier 2014 et le 30 juin 2017 et rend compte de lensemble des programmes nationaux, des actions de lUnion et de laide durgence financés par les Fonds. Ce résumé concerne le Fonds pour la sécurité intérieure dans le domaine des frontières extérieures et des visas (FSIFrontières et visas).
Le FSIFrontières et visas vise à assurer un niveau élevé de sécurité dans lUE tout en
facilitant les voyages effectués de façon légitime, et à atteindre ces deux objectifs par i) un contrôle uniforme et élevé des frontières extérieures et ii) un traitement efficace des visas Schengen.
Le rapport note que depuis 2009, les demandes de visas de lUE ont augmenté de 50 % parallèlement à une hausse des coûts de traitement des demandes de visas. La politique commune de lUE en matière de visas a également été affectée par la crise migratoire, qui s'est traduite par un besoin croissant de coopération dans le domaine des retours et de la lutte contre la migration irrégulière.
Budget : les ressources totales pour la mise en uvre du programme sur la période 2014-2020 ont été initialement estimées à 2.760 millions dEUR. Ce montant a ensuite été reprogrammé à 2,61 milliards dEUR pour tenir compte de laugmentation de lallocation pour l'aide d'urgence et les équipements de Frontex et du transfert dune partie des fonds alloués aux systèmes informatiques soutenant la gestion des flux migratoires aux frontières extérieures [par exemple, système dentrée/de sortie, système européen dinformation et dautorisation concernant les voyages (ETIAS)] vers l'agence eu-Lisa. Environ 65 % du total (1,6 milliard dEUR) ont été alloués à des programmes nationaux. Pour faire face aux besoins imprévus causés par la crise migratoire, le montant alloué à laide durgence a considérablement augmenté, passant de 1,3 % à 14,8 % du total du Fonds.
Les États membres ont affecté 9 % (151 millions dEUR) à lobjectif concernant la politique commune des visas, 57 % (928 millions dEUR) à lobjectif concernant la gestion des frontières, 21 % (333 millions dEUR) au soutien opérationnel, 9 % (148 millions dEUR) au régime de transit spécial et 4 % (64 millions dEUR) à lassistance technique.
Principaux constats :
Pertinence : le rapport observe que la justification et les objectifs initiaux du Fonds sont demeurés pertinents au lendemain de la crise migratoire. La souplesse offerte par le Fonds, qui consiste en des transferts dargent entre différents objectifs, a permis de réagir à lévolution des besoins.
Efficacité : le FSIFrontières et visas sest révélé efficace dans le domaine de la politique commune des visas comme dans celui de la gestion intégrée des frontières. Ce Fonds a contribué à i) financer les achats par les États membres déquipements pour vérifier lauthenticité des documents utilisés pour les demandes de visa et à développer un système dinformation pour la coordination des demandes de visa, et ii) fournir des équipements de sécurité aux représentations consulaires dans les pays tiers. Le fonds a également :
- soutenu des mesures axées sur lachat, la modernisation, la mise à niveau et le remplacement des équipements de contrôle aux frontières et de surveillance des frontières (par exemple, les dispositifs de vérification des documents, les équipements de communication);
- participé à lharmonisation des pratiques en matière de délivrance des visas, en fournissant au personnel consulaire des informations techniques et actualisées sur des sujets liés aux visas et aux systèmes connexes ;
- dépensé 200 millions dEUR pour des actions spécifiques visant à soutenir lachat, par 14 États membres, déquipements de lAgence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, équipements qui seront utilisés dans le cadre des opérations conjointes ;
- utilisé laide durgence dans sept États membres, principalement en Grèce, en Italie et en Bulgarie, et a joué un rôle important pour répondre aux besoins urgents au début de la période et pour combler le déficit de financement jusquà ladoption des programmes nationaux.
Cohérence : le Fonds a été considéré comme cohérent avec les autres interventions de lUE et nationales, bien que le rapport note quil y a une marge damélioration en termes de potentiels domaines de synergies avec le programme Douane 2020 de lUE.
Valeur ajoutée européenne : le Fonds a produit une valeur ajoutée européenne grâce à des investissements innovants dans les infrastructures et les équipements. Une valeur ajoutée européenne plus élevée aurait pu être attendue dans les domaines de la coopération consulaire, de la coopération avec les pays tiers et des systèmes informatiques. Étant donné que les systèmes d'information à grande échelle nécessitent dénormes investissements, il est probable que, sans une intervention de lUE, les systèmes nationaux seraient restés hétérogènes, minant ainsi la capacité de lUE à atteindre les objectifs globaux de sa politique en matière de frontières et de visas. Lefficacité et la rapidité du système dinformation Schengen et du système dinformation sur les visas ont été améliorées, favorisant linterconnexion avec les partenaires Schengen.
Évaluation à mi-parcours : lexamen à mi-parcours a permis de réaligner les priorités des programmes nationaux sur les nouvelles initiatives et de les adapter à la nouvelle situation dans les domaines de la sécurité, des frontières et des migrations. Il sest toutefois révélé particulièrement pertinent pour le FSIFrontières et visas, auquel une dotation financière supplémentaire de 128 millions dEUR a été attribuée, qui a permis de se concentrer à nouveau sur certaines priorités et certains besoins spécifiques au niveau des États membres.
Le rapport émet certaines remarques générales concernant les trois fonds. De manière générale et dans les limites des données disponibles, lévaluation a indiqué que les résultats des fonds avaient été obtenus à un coût raisonnable en termes financiers et humains. La portée du FSI pourrait devoir être adaptée à lavenir pour tenir compte des nouvelles initiatives visant à renforcer la coopération opérationnelle et léchange dinformations.
En dernier lieu, la Commission a recommandé quun instrument durgence devrait être maintenu et sa capacité renforcée afin de pouvoir réagir rapidement et efficacement à lévolution des circonstances.