Programme général "Solidarité et gestion des flux migratoires": Fonds européen d'intégration des ressortissants de pays tiers, 2007-2013
La Commission a présenté une évaluation ex post pour la période 2011-2013 des actions cofinancées par les quatre Fonds relevant du programme-cadre «Solidarité et gestion des flux migratoires» (les «Fonds SOLID»): le Fonds européen pour les réfugiés (FER), le Fonds pour les frontières extérieures (FFE), le Fonds européen dintégration des ressortissants de pays tiers (FEI) et le Fonds européen pour le retour (FR).
Lobjectif du programme général SOLID était dapporter une aide financière aux États membres pour les aider à mieux gérer les frontières extérieures de lUnion et à mieux mettre en uvre les politiques communes relatives à lasile et à la migration.
Ce rapport se focalise sur le Fonds européen dintégration des ressortissants de pays tiers (FEI), qui visait à soutenir les États membres dans leurs efforts destinés à permettre à des ressortissants de pays tiers d'horizons divers de remplir les conditions de séjour et à faciliter leur intégration dans les sociétés européennes, et était principalement axé sur les ressortissants arrivés depuis peu dans le pays.
Le FEI sest vu allouer la somme de 486 millions dEUR par les fonds SOLID et a eu un taux dabsorption de 77%. Aucune allocation daide durgence na été envisagée pour le FEI.
Lévaluation montre que, dans la majorité des États membres, le Fonds a eu un effet positif concret sur le processus dintégration immédiate, en améliorant laccès aux services, à lemploi et à léducation dans le pays daccueil, y compris à des cours de langue essentiels au processus dintégration. Il semblait sagir du principal objectif des financements utilisés par les États membres. La grande majorité des États membres ont déclaré que le FEI avait permis de mener des actions qui nauraient pas pu être financées par des ressources nationales, confirmant la valeur ajoutée du Fonds.
Cependant, le rapport note que certains États membres ont considéré que la définition du groupe cible était trop restrictive et dautres ont souligné le manque dintérêt des ONG/administrations locales. Certains États membres ont indiqué que laide naurait pas dû se limiter aux ressortissants arrivés depuis peu, étant donné que des mesures dintégration peuvent être encore nécessaires pour des migrants de deuxième et troisième générations. La Commission a fait état des points suivants :
- pour la période 2011-2013, le FEI a contribué de manière limitée à lélaboration et à la mise en uvre de procédures dadmission qui soutiennent lintégration des ressortissants de pays tiers étant donné que les programmes annuels de plusieurs États membres ne mettaient pas spécifiquement laccent sur cet objectif, ce qui a entraîné un nombre limité dactions dans ce domaine ;
- le FEI a contribué au renforcement des capacités et à la coordination au sein des États membres, mais a eu un effet limité sur léchange dexpériences, de bonnes pratiques et dinformations entre les États membres ;
- la plupart des États membres ont considéré que les coûts du FEI étaient proportionnels aux réalisations des projets et quil aurait été impossible ou difficile dobtenir les mêmes résultats à moindre coût. En outre, seule la moitié des États membres a indiqué que les effets des actions du FEI sur la période 2007-2010 et 2011-2013 avaient duré en grande partie après la fin des financements. La durabilité limitée est essentiellement due à des facteurs tels que lengagement et le soutien politiques variables au niveau national ;
- les projets se sont également avérés cohérents et complémentaires dautres actions ciblant lintégration des ressortissants de pays tiers au niveau national et soutenues par dautres instruments financiers de lUnion, malgré certaines difficultés dues aux calendriers différents des Fonds européens et à la connaissance des actions communautaires.
Le rapport fait plusieurs observations communes aux quatre fonds. Dans le cas du FEI, la plupart des conclusions ont déjà été prises en considération dans le cadre du Fonds «Asile, migration et intégration» (AMIF), qui a succédé au FER, au FEI et au FR, tandis que dautres seront prises en compte dans la préparation de la génération suivante de fonds.
Le rapport note plus particulièrement que labsence de mécanismes de suivi et dévaluation efficaces, communs à tous les États membres, avec des valeurs de référence et des objectifs, a constitué un problème crucial pour lévaluation des Fonds SOLID. Ce problème a été réglé pour lAMIF et le FSI, avec une première liste dindicateurs communs incluse dans la base juridique et un cadre commun de suivi et dévaluation. De plus, la Commission a noté des problèmes concernant la charge administrative, le mécanisme dallocation et lorientation du financement vers les priorités européennes, la majeure partie de ce financement ayant été considérée dans le cadre de lAMIF.