Programme général "Solidarité et gestion des flux migratoires": Fonds européen pour le retour 2008-2013

2005/0049(COD)

La Commission a présenté des rapports d'évaluation ex post pour la période 2011-2013 des actions cofinancées par les quatre Fonds relevant du programme-cadre «Solidarité et gestion des flux migratoires».

Le programme  général  «Solidarité  et  gestion  des  flux migratoires»  (SOLID) est  composé  de  quatre  instruments  (les  «Fonds  SOLID»):  le Fonds  européen  pour  les  réfugiés  (FER),  le  Fonds  pour  les  frontières  extérieures  (FFE),  le Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers (FEI) et le Fonds européen pour le retour (FR). L’objectif  du  programme  général  SOLID  était  d’apporter  une  aide  financière  aux  États membres pour les aider à mieux gérer les frontières extérieures de l’Union et à mieux mettre en œuvre les politiques communes relatives à l’asile et à la migration.

Ce résumé concerne le Fonds européen pour le retour (FR), qui visait à instaurer une gestion intégrée des retours et une coopération renforcée entre les États membres, en soutenant la mise en œuvre d’opérations de retour dans les pays  d’origine  et  en  fournissant  des  informations  aux  rapatriés  sur  les  procédures applicables. Il visait également à encourager les retours volontaires plutôt que forcés.

Le FR s’est vu allouer 463 millions d’EUR par les Fonds SOLID  pour la période 2011-2013 et a eu un taux moyen d’absorption de 81%, plus élevé que le taux de la période 2008-2010 (70%). Ces chiffres suggèrent que les parties prenantes ont développé une meilleure expertise au cours de la période examinée. Durant les deux  périodes,  les enveloppes les plus élevées ont été allouées aux quatre États membres enregistrant les plus grands flux de migrants  en  situation  irrégulière  et  le  plus  grand  nombre  de  rapatriés,  à  savoir  la  Grèce,  le Royaume-Uni, l’Espagne et la France.

Le Fonds a été  particulièrement  efficace  pour  contribuer  à  la  mise  en  place  de  systèmes  intégrés  de gestion des retours en encourageant les retours volontaires plutôt que forcés et en améliorant la gestion des retours des États membres en général.

La majorité des États membres ont déclaré que les objectifs du Fonds correspondaient à leurs besoins dans le domaine de la gestion des retours. Toutefois, certains États membres ont indiqué que le Fonds aurait pu être plus  pertinent  si  le  groupe  cible  avait  également  inclus  les  migrants  qui  résident  légalement dans les États membres mais souhaitent retourner dans leur pays d’origine.

Le FR a également contribué de manière positive à soutenir les États membres dans les situations d’urgence. Cependant, il n’a eu qu’un effet modéré sur le renforcement de la coopération entre les États membres et avec les  pays  tiers  et  sur  l’application  des  normes  européennes  en  raison  du  faible  nombre  de projets dans ce domaine.

Le rapport note que :

  • les projets ont été généralement menés à un coût raisonnable en termes de ressources financières et humaines. L’évaluation a établi que les coûts unitaires des retours variaient  considérablement  selon  les  États  membres  en  fonction  du  nombre  de  rapatriés, de l’accessibilité du pays de destination du retour, du nombre de pays collaborant dans le cadre des opérations de retour et du montant de l’aide financière fournie aux rapatriés. En général, les retours volontaires ont présenté un meilleur rapport coût/efficacité que les retours forcés ;
  • rien n’a permis de démontrer l’effet à long terme des  actions,  de  nombreux  États  membres  soulignant  que  des  financements  supplémentaires étaient nécessaires pour poursuivre les activités de retour lancées avec le financement du FR. Les actions les plus durables ont été celles avec des effets structurels, comme la modernisation des  infrastructures  des  centres  de  rétention  et  les  actions  améliorant  la  coopération  entre  les États membres ou avec les pays tiers ;
  • les  actions  financées  par  le  FR  se sont révélées cohérentes  et complémentaires  d’autres  actions  nationales  dans  le  domaine  du  retour,  et  généralement cohérentes  et  complémentaires  d’autres  Fonds  européens  dans  le  domaine  du  retour. Cependant,  l’évaluation  a  observé  une  complémentarité  limitée  avec  les  politiques  de réintégration financées par d’autres instruments de l’Union, comme le Fonds social européen, et un risque potentiel de chevauchements ;
  • les États membres ont indiqué que le Fonds avait  pour  effet  de  développer  leur  système  de  retour  volontaire  assisté  dans  une mesure  qui  n’aurait  pas  été  possible  en  son  absence,  en  proposant  des  subventions  de réintégration systématiques, en assurant le suivi des retours dans les pays tiers, en établissant des  réseaux de  soutien  de  la réintégration et en diffusant des  informations  et en  sensibilisant sur les questions relatives au retour. Cependant, la plupart des États membres ont indiqué que des  retours  forcés  de  même  ampleur  auraient  probablement  eu  lieu en l’absence du FR ;
  • le  Fonds  a  permis  d’adopter  des  approches  différentes  et  innovantes  en  matière  de gestion des retours. Il a facilité la participation de nouvelles parties prenantes et a contribué au respect des normes et exigences européennes.

Le rapport fait quelques observations communes aux quatre fonds. Dans le cas du FR, la plupart des principaux constats ont déjà été pris en compte dans le Fonds « Asile, migration et intégration » (FAMI), qui a succédé aux FEI, FER et FR, tandis que les autres ont été pris en compte dans la préparation de la nouvelle génération de fonds.

Le rapport note à cet égard que l’absence de mécanismes  de  suivi  et  d’évaluation  efficaces, communs  à  tous  les  États membres, avec des valeurs de référence et des objectifs, a constitué un problème crucial pour l’évaluation des Fonds SOLID. Ce problème a été réglé via le FAMI et le FSI, qui ont succédé aux Fonds SOLID, avec une première liste d’indicateurs communs incluse dans la  base  juridique  et  un  cadre  commun  de suivi et d’évaluation. De plus, la Commission a noté des problèmes issus de la charge administrative, des mécanismes d’attribution et de l’attraction de financements vers les priorités européennes. La plupart de ces constats ont été pris en compte dans le FAMI.