Programme général "Solidarité et gestion des flux migratoires": Fonds européen pour le retour 2008-2013
La Commission a présenté des rapports d'évaluation ex post pour la période 2011-2013 des actions cofinancées par les quatre Fonds relevant du programme-cadre «Solidarité et gestion des flux migratoires».
Le programme général «Solidarité et gestion des flux migratoires» (SOLID) est composé de quatre instruments (les «Fonds SOLID»): le Fonds européen pour les réfugiés (FER), le Fonds pour les frontières extérieures (FFE), le Fonds européen dintégration des ressortissants de pays tiers (FEI) et le Fonds européen pour le retour (FR). Lobjectif du programme général SOLID était dapporter une aide financière aux États membres pour les aider à mieux gérer les frontières extérieures de lUnion et à mieux mettre en uvre les politiques communes relatives à lasile et à la migration.
Ce résumé concerne le Fonds européen pour le retour (FR), qui visait à instaurer une gestion intégrée des retours et une coopération renforcée entre les États membres, en soutenant la mise en uvre dopérations de retour dans les pays dorigine et en fournissant des informations aux rapatriés sur les procédures applicables. Il visait également à encourager les retours volontaires plutôt que forcés.
Le FR sest vu allouer 463 millions dEUR par les Fonds SOLID pour la période 2011-2013 et a eu un taux moyen dabsorption de 81%, plus élevé que le taux de la période 2008-2010 (70%). Ces chiffres suggèrent que les parties prenantes ont développé une meilleure expertise au cours de la période examinée. Durant les deux périodes, les enveloppes les plus élevées ont été allouées aux quatre États membres enregistrant les plus grands flux de migrants en situation irrégulière et le plus grand nombre de rapatriés, à savoir la Grèce, le Royaume-Uni, lEspagne et la France.
Le Fonds a été particulièrement efficace pour contribuer à la mise en place de systèmes intégrés de gestion des retours en encourageant les retours volontaires plutôt que forcés et en améliorant la gestion des retours des États membres en général.
La majorité des États membres ont déclaré que les objectifs du Fonds correspondaient à leurs besoins dans le domaine de la gestion des retours. Toutefois, certains États membres ont indiqué que le Fonds aurait pu être plus pertinent si le groupe cible avait également inclus les migrants qui résident légalement dans les États membres mais souhaitent retourner dans leur pays dorigine.
Le FR a également contribué de manière positive à soutenir les États membres dans les situations durgence. Cependant, il na eu quun effet modéré sur le renforcement de la coopération entre les États membres et avec les pays tiers et sur lapplication des normes européennes en raison du faible nombre de projets dans ce domaine.
Le rapport note que :
- les projets ont été généralement menés à un coût raisonnable en termes de ressources financières et humaines. Lévaluation a établi que les coûts unitaires des retours variaient considérablement selon les États membres en fonction du nombre de rapatriés, de laccessibilité du pays de destination du retour, du nombre de pays collaborant dans le cadre des opérations de retour et du montant de laide financière fournie aux rapatriés. En général, les retours volontaires ont présenté un meilleur rapport coût/efficacité que les retours forcés ;
- rien na permis de démontrer leffet à long terme des actions, de nombreux États membres soulignant que des financements supplémentaires étaient nécessaires pour poursuivre les activités de retour lancées avec le financement du FR. Les actions les plus durables ont été celles avec des effets structurels, comme la modernisation des infrastructures des centres de rétention et les actions améliorant la coopération entre les États membres ou avec les pays tiers ;
- les actions financées par le FR se sont révélées cohérentes et complémentaires dautres actions nationales dans le domaine du retour, et généralement cohérentes et complémentaires dautres Fonds européens dans le domaine du retour. Cependant, lévaluation a observé une complémentarité limitée avec les politiques de réintégration financées par dautres instruments de lUnion, comme le Fonds social européen, et un risque potentiel de chevauchements ;
- les États membres ont indiqué que le Fonds avait pour effet de développer leur système de retour volontaire assisté dans une mesure qui naurait pas été possible en son absence, en proposant des subventions de réintégration systématiques, en assurant le suivi des retours dans les pays tiers, en établissant des réseaux de soutien de la réintégration et en diffusant des informations et en sensibilisant sur les questions relatives au retour. Cependant, la plupart des États membres ont indiqué que des retours forcés de même ampleur auraient probablement eu lieu en labsence du FR ;
- le Fonds a permis dadopter des approches différentes et innovantes en matière de gestion des retours. Il a facilité la participation de nouvelles parties prenantes et a contribué au respect des normes et exigences européennes.
Le rapport fait quelques observations communes aux quatre fonds. Dans le cas du FR, la plupart des principaux constats ont déjà été pris en compte dans le Fonds « Asile, migration et intégration » (FAMI), qui a succédé aux FEI, FER et FR, tandis que les autres ont été pris en compte dans la préparation de la nouvelle génération de fonds.
Le rapport note à cet égard que labsence de mécanismes de suivi et dévaluation efficaces, communs à tous les États membres, avec des valeurs de référence et des objectifs, a constitué un problème crucial pour lévaluation des Fonds SOLID. Ce problème a été réglé via le FAMI et le FSI, qui ont succédé aux Fonds SOLID, avec une première liste dindicateurs communs incluse dans la base juridique et un cadre commun de suivi et dévaluation. De plus, la Commission a noté des problèmes issus de la charge administrative, des mécanismes dattribution et de lattraction de financements vers les priorités européennes. La plupart de ces constats ont été pris en compte dans le FAMI.