Produits cosmétiques. Refonte. "Règlement relatif aux produits cosmétiques"
Conformément au règlement (CE) nº 1223/2009 du Parlement européen et du Conseil, la Commission a présenté son douzième rapport sur la mise au point, la validation et lacceptation juridique de méthodes de substitution à lexpérimentation animale dans le domaine des produits cosmétiques (2015-2017).
Les principaux constats du rapport peuvent être résumés comme suit :
Clarification de la portée de linterdiction de mise sur le marché imposée par la Cour de justice : dans le cadre de laffaire European Federation for Cosmetic Ingredients (affaire C-592/14), la principale question examinée par la Cour visait à déterminer si larticle 18, paragraphe 1, point b), pouvait être interprété comme une interdiction de mise sur le marché de lUE de produits cosmétiques contenant des ingrédients testés sur des animaux en dehors de lUE afin de satisfaire aux exigences de la législation dun pays tiers en matière de produits cosmétiques.
La Cour a conclu que larticle devait être interprété en ce sens quil pouvait interdire la mise sur le marché de lUnion de produits cosmétiques dont certains ingrédients ont fait lobjet dexpérimentations animales hors de lUnion, afin de permettre la commercialisation de produits cosmétiques dans des pays tiers, si les données qui en résultaient étaient utilisées pour prouver la sécurité desdits produits aux fins de leur mise sur le marché de lUnion.
Conformité : comme au cours de la période de référence précédente, les États membres nont reporté quasiment aucun cas de non-conformité avec les interdictions dexpérimentation et de mise sur le marché.
Sur la base des inspections réalisées par les autorités de surveillance du marché, un État membre a signalé deux cas dinfraction aux interdictions dexpérimentation animale et de mise sur le marché, à la suite desquels les sociétés ont été invitées à remédier à la situation. Le principal problème soulevé par plusieurs États membres était le caractère lacunaire des données sur lexpérimentation animale fournies dans les DIP (données dinformation du produit). Les problèmes spécifiques liés aux DIP étaient les suivants :
- les informations sur lexpérimentation animale ou les méthodes de substitution ne figuraient pas dans le DIP (ou la déclaration) ou nétaient pas suffisamment détaillées (par exemple, elles ne mentionnaient pas les ingrédients et le produit fini, ou ne mentionnaient pas lexpérimentation dans dautres cadres réglementaires et une justification du besoin y afférent);
- les données toxicologiques étaient insuffisantes pour certains ingrédients de produits cosmétiques (par exemple, les fournisseurs dingrédients ne fournissaient pas de données toxicologiques sur les ingrédients, mais uniquement une déclaration).
Le rapport a indiqué que les autorités compétentes semblaient combler efficacement ces quelques lacunes.
Progrès réalisés : le rapport a noté que des progrès significatifs avaient été réalisés dans la mise au point, la validation et lacceptation réglementaire de méthodes de substitution en ce qui concerne lirritation ou la corrosion cutanée, les lésions oculaires graves ou lirritation oculaire et la sensibilisation cutanée. Des approches intégrées en matière dessais et dévaluation (IATA) ont été mises au point et harmonisées au niveau international dans ces domaines et sont en cours dapprobation pour la sensibilisation cutanée. En particulier, les travaux ont essentiellement porté sur le développement dapproches définies et intégrées pour les essais et lévaluation, qui considèrent lensemble des données de sécurité existantes lors de lévaluation dune substance chimique. Ces approches sont devenues prioritaires ces dernières années.
Les effets les plus complexes sur la santé humaine posaient toujours problème et nécessitent davantage de recherches. Cest le cas, par exemple, pour la toxicité systémique aiguë et chronique, domaines dans lesquels dimportantes lacunes en matière de connaissances limitent actuellement le développement des IATA.
Des projets de grande envergure, tels quEU-ToxRisk,, un important projet collaboratif financé par Horizon 2020, ont cherché à résoudre ces problèmes. Doté dun budget de plus de 30 millions deuros, il a été lancé en janvier 2016 pour une durée de six ans. Ce projet visait à progresser vers des évaluations plus efficaces de la sécurité, sans expérimentation animale, et abordait les domaines complexes de la toxicologie, tels que la toxicité des doses répétées et la reprotoxicité. Les huit premières études de cas ont permis des avancées spectaculaires.
La validation de méthodes de substitution à l'échelle de lUE a progressé avec régularité, grâce aux activités menées par lEURL EVCAM, le Laboratoire de référence de lUnion européenne pour la promotion des méthodes de substitution à lexpérimentation animale. LEURL EVCAM a dirigé un projet dans le cadre du programme de lignes directrices d'essai de lOCDE, afin de mettre au point une ligne directrice sur la base dapproches définies pour la réalisation d'essais de sensibilisation cutanée.
La Commission est restée déterminée à encourager lacceptation réglementaire de méthodes de substitution approuvées au niveau de lOCDE et a maintenu leffort de coopération internationale dans ce domaine. Ces activités ont visé non seulement à reconnaître des méthodes de substitution individuelles, mais également à assurer la convergence des méthodes dévaluation de la sécurité au niveau international.
Les pays membres de lOCDE uvrent ensemble à lamélioration et à lharmonisation des méthodes dévaluation pour les substances chimiques et acquièrent une expérience collective dans le développement d'IATA, devenues prioritaires ces dernières années dans loptique du remplacement de lexpérimentation animale.