Système commun de taxe sur la valeur ajoutée (TVA): application temporaire d'un mécanisme d'autoliquidation généralisé pour les livraisons de biens et prestations de services dépassant un certain seuil
La commission des affaires économiques et monétaires a adopté, suivant la procédure de consultation, le rapport de Gabriel MATO (PPE, ES) sur la proposition de directive du Conseil modifiant la directive 2006/112/CE relative au système commun de taxe sur la valeur ajoutée en ce qui concerne lapplication temporaire dun mécanisme dautoliquidation généralisé pour les livraisons de biens et prestations de services dépassant un certain seuil.
La commission compétente recommande que le Parlement européen approuve la proposition de la Commission sous réserve des amendements suivants:
Application du mécanisme d'autoliquidation généralisé (MALG): les États membres seraient autorisés à déroger au système commun de taxe sur la valeur ajoutée afin d'appliquer un mécanisme d'autoliquidation généralisé (MALG) aux livraisons dépassant un seuil de facturation de 25.000 EUR (au lieu dun seuil de 10.000 EUR dans la proposition de la Commission).
Pour bénéficier de cette dérogation, un État membre devrait:
- en 2014, selon la méthode et les chiffres présentés dans le rapport final 2016 de la Commission sur lécart de TVA, avoir enregistré un écart de TVA dépassant de 5 points de pourcentage la moyenne de lUnion;
- enregistrer une fraude de type carrousel représentant plus de 25% dans lécart de TVA total dun État membre;
- démontrer que les autres mesures de contrôle sont insuffisantes à lutter contre la fraude de type carrousel sur son territoire, en précisant notamment quelles mesures de contrôle ont été appliquées et les raisons précises de leur manque defficacité, ainsi que les raisons pour lesquelles la coopération administrative en matière de TVA sest révélée insuffisante;
- établir que les recettes fiscales recouvrées du fait de lintroduction du MALG dépassent dau moins 25% la charge additionnelle attendue pour les entreprises et les administrations fiscales;
- établir que les entreprises et les administrations fiscales ne supporteront pas, à la suite de lintroduction du MALG, de coûts supérieurs à ceux résultant de lapplication dautres mesures de contrôle.
Les députés se sont opposés à ce quun État membre qui a une frontière commune avec un État membre qui applique le MALG puisse aussi être autorisé à appliquer le MALG, sous certaines conditions.
Présentation dinformations: afin dêtre en mesure de déterminer si lintroduction du MALG dans un État membre donne lieu à un déplacement de la fraude vers dautres États membres et de pouvoir évaluer lampleur des perturbations éventuelles sur le fonctionnement du marché intérieur, la directive devrait prévoir une obligation spécifique déchange dinformations entre les États membres qui appliquent le MALG et les autres. Tous ces échanges dinformations devraient être soumis aux dispositions applicables en matière de protection des données à caractère personnel et de confidentialité.
Les États membres qui appliquent le MALG devraient présenter à la Commission un rapport intermédiaire au plus tard un an après le début de lapplication du MALG. Ce rapport fournirait une évaluation détaillée de lefficacité du MALG.
La directive devrait sappliquer jusquau 30 juin 2022.