Environnement et santé: déchets d'équipements électriques et électroniques DEEE
La Commission a présenté un rapport sur la mise en uvre de la législation de l'Union relative aux déchets et le rapport d'alerte établi pour les États membres risquant de ne pas atteindre l'objectif de préparation au réemploi/recyclage des déchets municipaux fixé pour 2020.
Le rapport sappuie sur les informations fournies dans les rapports nationaux relatifs à la mise en uvre des directives suivantes, couvrant la période 2013-2015:
- la directive 2008/98/CE relative aux déchets («directive-cadre sur les déchets»);
- la directive 2002/96/CE relative aux déchets déquipements électriques et électroniques («directive DEEE»);
- la directive 94/62/CE relative aux emballages et aux déchets demballages («directive relative aux emballages et aux déchets demballage»);
- la directive 1999/31/CE concernant la mise en décharge des déchets («directive concernant la mise en décharge»);
- la directive 86/278/CEE relative aux boues dépuration («directive relative aux boues dépuration»).
Déchets municipaux rapport dalerte précoce
En 2016, les Européens ont généré en moyenne 480 kg de déchets municipaux par personne, dont 46 % ont été recyclés ou compostés, tandis quun quart a été mis en décharge. Les déchets municipaux représentent seulement quelque 10% du total des déchets générés dans lUE, mais constituent lun des flux de déchets les plus complexes en raison de sa composition variée, du grand nombre de producteurs et de la fragmentation des responsabilités.
La directive-cadre sur les déchets a récemment fait lobjet dune révision afin dy inclure de nouveaux objectifs plus ambitieux: 55 % dici à 2025, 60% dici à 2030 et 65% dici à 2035. La directive révisée introduit également un système de rapports dalerte visant à évaluer, trois ans avant les échéances respectives, les progrès accomplis par les États membres en vue de la réalisation de ces objectifs. Sur la base dun examen approfondi des performances des États membres en matière de recyclage et de leurs politiques relatives aux déchets, 14 États membres ont été recensés comme risquant de ne pas atteindre lobjectif de 50% à l'horizon 2020. Ces États sont la Bulgarie, Chypre, la Croatie, lEspagne, lEstonie, la Finlande, la Grèce, la Hongrie, la Lettonie, Malte, la Pologne, le Portugal, la Roumanie et la Slovaquie. Des actions spécifiques propres à réduire l'écart et plusieurs priorités communes ont été identifiées, en ce compris :
- répercuter les objectifs nationaux de recyclage au niveau municipal, où s'exerce la compétence en matière de collecte des déchets, et faire en sorte que les communes qui ne respectent pas ces objectifs aient à en assumer les conséquences ;
- mettre en place des mesures (notamment des taxes) afin déliminer progressivement la mise en décharge et de créer des incitations économiques pour soutenir la hiérarchie des déchets ;
- rendre obligatoire le tri des biodéchets ;
- améliorer les régimes de responsabilité élargie des producteurs ;
- prendre des mesures pour encourager les ménages à trier leurs déchets, notamment une fréquence de collecte plus élevée pour les flux séparés que pour les déchets mixtes.
Déchets de construction et de démolition
Pour ce flux de déchets, la directive-cadre sur les déchets fixe un objectif de préparation en vue du réemploi, de recyclage et dautres formes de valorisation des matières de 70% dici à 2020. Les performances des États membres à cet égard varient sensiblement, plus de la moitié déclarant avoir atteint lobjectif 2020 au cours de la période 2013-2015 et certains ayant même atteint 90% de revalorisation. Toutefois, Chypre, la Grèce, la Slovaquie et la Suède restent sous la barre des 60%. Des incertitudes subsistent quant aux chiffres fournis par certains États membres.
Déchets dangereux
Lanalyse de la gestion des déchets dangereux dans lUE, notamment en ce qui concerne les PCB/PCT, semble indiquer de graves lacunes dans la mise en uvre des obligations légales fondamentales. Elle relève notamment une planification inadéquate, des incohérences dans les données et des lacunes statistiques entre la génération et le traitement, ainsi qu'une classification erronée des déchets. Létude formule une liste générale dactions prioritaires.
Déchets déquipements électriques et électroniques (DEEE)
Au cours de la période 2013-2015, le volume de déchets déquipements collectés auprès des ménages dans lUE28 a augmenté de 8%. En 2014, 6,21 kg de déchets déquipements par personne ont été collectés en moyenne auprès des ménages. En 2015, 23 États membres ont atteint lobjectif minimal de collecte de 4 kg de DEEE ménagers par personne, la Suède et le Danemark allant jusquà collecter 12 kg, tandis que Chypre, la Lettonie, Malte et la Roumanie sont restés très en deçà de l'objectif. La Commission a formulé des recommandations en vue dune amélioration.
Déchets demballages
En 2015, le volume total de déchets demballages générés dans lUE sélevait à 3,4% du total des déchets générés. Le volume de déchets générés a lentement augmenté ces dernières années.
Depuis 2005, le taux moyen de recyclage global des emballages dans lUE augmente de manière constante (pour atteindre 65,8% en 2015). Toutefois, entre 2013 et 2015, le volume des déchets demballages générés a augmenté de 6% dans lensemble de lUE, ce qui donne à penser quil est nécessaire de fournir des efforts supplémentaires en matière de prévention des déchets.
La directive révisée relative aux emballages et aux déchets demballages a introduit des objectifs de recyclage global plus ambitieux pour les emballages (65% en 2025 et 70% en 2030) et des objectifs spécifiques par matière plus élevés (notamment 55% en 2030 pour le plastique). La réalisation de ces objectifs nécessitera des efforts renforcés dans toute lUE afin dorganiser plus efficacement les systèmes de collecte séparée de manière à récupérer davantage de matières recyclables, notamment au moyen de régimes améliorés de responsabilité élargie des producteurs. La plupart des États membres atteignent les objectifs de recyclage globaux actuels, bien que la Hongrie (depuis 2012) et Malte (depuis 201339) soient largement au-dessous. Plusieurs États membres nont pas atteint un ou plusieurs objectifs spécifiques par matière. La Commission a engagé un dialogue avec les États membres concernés et a formulé des conseils ciblés dans le cadre d'activités de promotion de la conformité et autres afin d'améliorer les performances dans ce domaine.
Mise en décharge
La mise en décharge est la solution de traitement des déchets la moins souhaitable. Des différences notables persistent au sein de lUE: en 2016, 10 États membres continuaient de mettre en décharge plus de 50% de leurs déchets municipaux, tandis que cinq déclaraient des taux de mise en décharge supérieurs à 70%. La directive révisée exige des États membres quils réduisent la mise en décharge des déchets municipaux pour arriver à un maximum de 10% dici à 2035, et elle interdit la mise en décharge des déchets collectés séparément, y compris les déchets biodégradables. En ce qui concerne la réalisation des objectifs de réduction des déchets biodégradables, lexhaustivité des données produites par les États membres est variable. Daprès les données fournies, en 2015, la moitié des États membres avaient déjà atteint lobjectif de 35% fixé pour 2016.
La Commission a constaté que 15 États membres ne satisfaisaient pas à lobligation qui leur était imposée par la directive de traiter les déchets avant la mise en décharge. Malgré les fermetures de décharges non conformes déclarées par les États membres, le nombre de décharges qui ne sont toujours pas conformes aux exigences de la directive reste préoccupant.
Boues dépuration
La directive est en vigueur depuis plus de 30 ans et est correctement mise en uvre dans toute lUE. Tous les États membres ont fixé des valeurs limites de concentration de métaux lourds dans le sol qui sont conformes aux exigences de la directive, voire beaucoup plus rigoureuses.
Le rapport a conclu que la pleine application de cette législation est toutefois essentielle si lUE veut récolter les bénéfices environnementaux et économiques de léconomie circulaire et être concurrentielle dans un monde où les ressources sont de plus en plus limitées. Des progrès notables sont possibles si les États membres concernés prennent d'urgence des mesures pour mettre en uvre les actions recensées dans le présent rapport et dans les rapports par pays qui laccompagnent.