Produits cosmétiques. Refonte. "Règlement relatif aux produits cosmétiques"

2008/0035(COD)

La Commission a présenté un rapport portant sur une révision du règlement (CE) nº1223/2009 du Parlement européen et du Conseil relatif aux produits cosmétiques en ce qui concerne les substances présentant des propriétés perturbant le système endocrinien.

Le  règlement  sur  les  cosmétiques  ne  contient  aucune  disposition  spécifique  concernant  les perturbateurs  endocriniens.  Conformément  à  l’article  15  du  règlement  sur  les  cosmétiques,  des  règles  spécifiques s’appliquent à l’utilisation dans les produits cosmétiques de substances qui ont été classées comme  cancérogènes,  mutagènes  ou  toxiques  pour  la  reproduction (CMR)  en  vertu  du règlement  (CE)  nº1272/2008 relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des substances et des mélanges.

Certaines catégories de substances doivent, sous réserves de dérogation, être interdites  dans  les  produits  cosmétique compte  tenu  de  leur  classification  CMR  du  fait  de leurs  propriétés  dangereuses et doivent figurer à l’annexe pertinente du règlement sur les cosmétiques. Lorsque le perturbateur endocrinien identifié ou potentiel n’est pas classé en tant que substance CMR, son utilisation dans les produits cosmétiques est régie par les dispositions générales de l’article 31 du règlement sur les cosmétiques, qui exige un avis scientifique du Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs (CSSC).

Approches réglementaires concernant les perturbateurs endocriniens: différentes approches réglementaires existent dans divers actes législatifs de l’UE concernant les  perturbateurs  endocriniens  en  fonction  des  spécificités  de  chaque  secteur.

Le rapport cite, entre autres, deux règlements s’appliquant dans les domaines des biocides et des produits phytopharmaceutiques, à savoir le Règlement délégué (UE) 2017/2100 de la Commission définissant des critères scientifiques pour la détermination des propriétés perturbant le système endocrinien, conformément au règlement (UE) nº 528/2012 du Parlement européen et du Conseil, et le règlement (UE) 2018/605 de la Commission modifiant l’annexe II du règlement (CE) nº1107/2009 en établissant des critères scientifiques pour la détermination des propriétés perturbant le système endocrinien.

Bien  que  ces  critères  n’aient  pas  de  conséquences juridiques  directes  pour  des  domaines  du  droit  de  l’Union  autres  que ceux  des produits phytopharmaceutiques et des biocides, ils devraient être pris en considération, dans la mesure du possible, aux fins de la présente révision du règlement sur les cosmétiques.

Évaluation de la sécurité des perturbateurs endocriniens: le CSSC et ses prédécesseurs  ont  déjà  évalué  les  ingrédients  cosmétiques  suspectés  de présenter des propriétés perturbant le système endocrinien. Parmi les ingrédients pour lesquels le CSSC et ses  prédécesseurs ont émis des avis scientifiques de ce type figurent plusieurs parabènes (qui  sont des agents conservateurs cosmétiques), le triclosan (utilisé en tant qu’agent conservateur et déodorant), l’homosalate (utilisé  dans  les  écrans  solaires  comme filtre  ultraviolet  et  également  pour  ses  propriétés  en  matière  d’entretien  de  la  peau).

Dans le cadre de la procédure d’évaluation des risques concernant  les  substances  utilisées  comme  ingrédients cosmétiques, le CSSC tient  également  compte de l’évaluation de l’exposition  de  groupes vulnérables spécifiques, tels que les enfants et les femmes enceintes.

Ces avis montrent qu’il est possible de répondre aux préoccupations scientifiques liées aux propriétés  perturbant  le  système  endocrinien  présentées  par  des  substances au moyen d’une évaluation  de  la  sécurité  effectuée  par  le  CSSC. Le rapport note à titre d’exemple que le CSSC a réalisé une évaluation de la sécurité des différents parabènes au cas par cas.

Sur la base de l’évaluation de la sécurité réalisée par le CSSC, la Commission a pris les mesures appropriées pour restreindre ou interdire l’utilisation de certains parabènes lorsqu’un  risque  potentiel  pour  la  santé humaine  a  été  mis  en  évidence,  y  compris  en  ce  qui  concerne  l’utilisation  de  certains parabènes dans les produits destinés à être appliqués sur la zone du siège des enfants de moins de trois ans; l’utilisation d’autres parabènes a par ailleurs été confirmée comme étant sûre.

En conséquence, les  substances  identifiées  comme  étant  des  perturbateurs  endocriniens  font actuellement l’objet d’une évaluation générale de leur sécurité par le CSSC. Elles sont traitées comme  des  substances  préoccupantes  pour  la  santé  humaine  et  sont  soumises  à des mesures réglementaires au cas par cas sur la base des exigences générales de la législation qui visent à garantir la sécurité des produits.

La Commission a indiqué que l’expérience acquise depuis la mise en application du règlement sur les cosmétiques n’a pas mis en lumière d’éléments qui justifieraient de s’écarter du cadre réglementaire mis en place par le législateur pour répondre aux préoccupations en matière de sécurité liées à l’utilisation de perturbateurs endocriniens dans les produits cosmétiques.

Prochaines étapes : la Commission établira d’ici le 1er trimestre  2019  une  liste  prioritaire  de perturbateurs endocriniens potentiels auxquels ne s’appliquent pas déjà les interdictions prévues par le règlement sur les cosmétiques. La Commission lancera des appels à contributions en matière de données à l’intention des États  membres, des parties prenantes  et  des  milieux universitaires.  Après  réception  des  données  en  question,  la  Commission  chargera le CSSC d’évaluer les substances dans les plus brefs délais. Sur cette base, la Commission prendra les mesures appropriées pour interdire ou restreindre l’utilisation des différentes substances dans les produits cosmétiques.

En dernier lieu, comme indiqué dans la communication de la Commission «Vers un cadre complet de l'Union européenne en matière de perturbateurs endocriniens », cette dernière approfondira son analyse de l’efficience, de l’efficacité et de la cohérence des différentes  approches en matière de gestion des risques concernant les perturbateurs endocriniens  prévues  par  la  législation  de  l’Union,  notamment  le  règlement  sur  les cosmétiques.