Produits cosmétiques. Refonte. "Règlement relatif aux produits cosmétiques"
En vertu du règlement (CE) nº 1223/2009 du Parlement européen et du Conseil relatif aux produits cosmétique, la Commission a présenté son treizième rapport de la Commission sur la mise au point, la validation et lacceptation juridique de méthodes pouvant être substituées à lexpérimentation animale dans le domaine des produits cosmétiques. Le rapport informe aussi le Parlement européen et le Conseil du respect des délais des interdictions de lexpérimentation animale établis par le règlement ainsi que des difficultés techniques quelles posent.
Les principales conclusions du rapport sont les suivantes :
Problèmes rencontrés
Sur la base des inspections réalisées par les autorités de surveillance du marché, un État membre a signalé, parmi les centaines de cas contrôlés, trois cas dinfraction aux interdictions de mise sur le marché, à la suite desquels les sociétés ont été invitées à remédier à la situation.
La grande majorité des États membres qui ont surveillé le respect des interdictions de lexpérimentation animale et de mise sur le marché na pas signalé de difficulté particulière dans lexercice des contrôles de conformité.
Le principal problème rencontré par quelques États membres concernant leurs activités de surveillance du marché dans ce domaine est le caractère parfois incomplet des informations relatives aux expérimentations animales contenues dans les dossiers dinformation sur le produit (DIP), dans un nombre de cas limité. Des mesures correctives immédiates ont été imposées aux opérateurs économiques dans tous les cas signalés.
La plupart des États membres nont pas signalé de cas où un fabricant, en particulier une PME, naurait pas pu mettre un produit cosmétique sur le marché à cause dune évaluation de la sécurité non concluante pour le produit ou lun des ingrédients en labsence de méthodes de substitution à lexpérimentation animale. Néanmoins, deux États membres ont signalé que les PME navaient pas une connaissance suffisante des interdictions de lexpérimentation animale et de mise sur le marché ni les ressources financières suffisantes pour réaliser des tests toxicologiques coûteux sur les nouveaux ingrédients.
Progrès réalisés dans la mise au point, la validation et lacceptation juridique de méthodes de substitution à lexpérimentation animale
Depuis plus de 25 ans, la Commission a pleinement participé à tous les niveaux du processus pour trouver le moyen de remplacer lexpérimentation animale par des méthodes de substitution. Les travaux portent de plus en plus sur le développement dapproches définies et intégrées pour les essais et lévaluation, qui considèrent lensemble des données de sécurité existantes lors de lévaluation dun ingrédient chimique.
Dimportantes activités de recherche et de développement sont en cours dans lUnion pour remplacer lexpérimentation animale :
- EU-ToxRisk est un projet collaboratif européen financé par le programme-cadre de lUE pour la recherche et linnovation, Horizon 2020, qui vise à promouvoir des essais de toxicité et une évaluation des risques reposant sur des mécanismes. Doté dun budget de plus de 30 millions deuros, il a été lancé en janvier 2016 pour une durée de 6 ans ;
- le réseau de laboratoires de lUnion européenne pour la validation des méthodes de substitution (EU-NETVAL) a continué d'appuyer les études de validation de lEURL EVCAM. Deux études de validation de lEURL ECVAM, auxquelles participe lEU-NETVAL, portent sur des méthodes didentification des perturbateurs endocriniens ;
- le Partenariat européen pour la promotion des méthodes de substitution à lexpérimentation animale est un partenariat public-privé entre la Commission européenne, huit associations professionnelles européennes et 36 entreprises des secteurs dactivité concerné. En 2018, la mission du partenariat couvrait sept projets visant à faciliter la promotion, la validation, lacceptation et la mise en uvre de méthodes de substitution (trois «R») dans les essais réglementaires européens et la prise de décision, ainsi quà promouvoir lharmonisation internationale des essais réglementaire.
Acceptation par les autorités internationales
Malgré des progrès considérables accomplis dans la mise au point, la validation et lacceptation juridique de méthodes de substitution à lexpérimentation animale, les autorités internationales de réglementation nont pas encore accepté les méthodes dessai de substitution pour lévaluation de la sécurité des ingrédients pour certains des effets les plus complexes, comme la toxicité des doses répétées, la toxicité pour la reproduction et la carcinogénicité.
Le rapport souligne que tant que tous les effets toxicologiques ne seront pas couverts par des méthodes de substitution, le secteur européen des produits cosmétiques naura quune liberté daction limitée pour introduire de nouveaux ingrédients, demander de nouvelles utilisations dingrédients existants ou répondre aux nouvelles questions relatives à la sécurité des ingrédients existants.
La Commission reste déterminée à encourager lacceptation réglementaire de méthodes de substitution approuvées au niveau de lOCDE et à promouvoir au niveau international linterdiction de lexpérimentation animale dans le domaine des produits cosmétiques imposée par l'UE, en mettant à profit les enceintes concernées et la coopération bilatérale et multilatérale. Ces activités visent non seulement à reconnaître des méthodes de substitution individuelles, mais également à promouvoir le bien-être des animaux et à assurer la convergence des méthodes dévaluation de la sécurité au niveau international.