Assistance macrofinancière aux partenaires concernés par l'élargissement et la politique de voisinage dans le contexte de la pandémie de COVID-19
OBJECTIF : octroyer 3 milliards d'EUR d'assistance macrofinancière (AMF) à dix pays partenaires de l'élargissement et du voisinage afin de les aider à limiter l'incidence économique de la pandémie de COVID-19.
ACTE PROPOSÉ : Décision du Parlement européen et du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN: le Parlement européen décide conformément à la procédure législative ordinaire sur un pied dégalité avec le Conseil.
CONTEXTE : la crise actuelle engendrée par la pandémie de COVID-19 a des effets très néfastes sur la stabilité économique et financière des régions concernées par lélargissement et la politique de voisinage. La plupart des partenaires de lélargissement et du voisinage, sinon tous, devraient entrer en récession cette année. Une menace imminente, liée à lampleur de la propagation du virus et de ses conséquences, pèse aussi sur leur stabilité sociale et leur sécurité, avec de possibles effets de contagion dans la région et au-delà.
Dans ces circonstances, la Commission européenne propose de recourir à une assistance macrofinancière (AMF) pour soutenir dix pays du voisinage dans le contexte de la crise liée à la COVID-19.
LAMF fait partie des instruments dont dispose lUE pour répondre aux crises extérieures. Elle est utilisée pour remédier à des situations de crise de la balance des paiements, en combinaison avec un accord de versement dune aide de la part du Fonds monétaire international (FMI), subordonné à un programme concerté de réformes économiques.
La proposition sinscrit dans le cadre de la stratégie «Team Europe», qui est la réponse ciblée par laquelle l'UE entend soutenir ses partenaires dans leur lutte contre la pandémie de COVID-19.
CONTENU : la Commission propose de mettre à la disposition des partenaires une AMF dun montant total maximal de 3 milliards dEUR, sous forme de prêts à moyen et long terme, qui contribuera à couvrir leurs besoins de financement extérieur en 2020 et 2021.
Répartition du montant de lAMF
Sur la base d'une évaluation préliminaire des besoins de financement, la proposition prévoit l'AMF serait répartie comme suit:
- République d'Albanie (180 millions d'EUR) ;
- Bosnie-Herzégovine (250 millions d'EUR) ;
- Géorgie (150 millions d'EUR) ;
- Royaume hachémite de Jordanie (200 millions d'EUR) ;
- Kosovo (100 millions d'EUR) ;
- République de Moldavie (100 millions d'EUR) ;
- Monténégro (60 millions d'EUR) ;
- République de Macédoine du Nord (160 millions d'EUR) ;
- République tunisienne (600 millions d'EUR).
- Ukraine (1,2 milliard d'EUR).
Les montants d'AMF seraient mis à la disposition des pays bénéficiaires pendant 12 mois sous la forme de prêts accordés à des conditions très favorables, afin de les aider à faire face à leurs besoins de financement immédiats et urgents. Il est prévu que lassistance soit versée en deux tranches. La première tranche devrait être décaissée vers la mi-2020. Pour autant que les mesures auxquelles le versement de chaque tranche est subordonné aient été mises en uvre en temps utile, la deuxième tranche pourrait être décaissée au quatrième trimestre de 2020 ou au premier semestre de 2021.
Objectifs et conditions
Combinés au soutien apporté par le FMI, ces financements devraient :
- contribuer à couvrir une partie des besoins de financement extérieur des partenaires dans le contexte dune détérioration importante de sa balance des paiements causée par la crise en cours liée à la COVID-19 ;
- réduire les besoins de financement à court terme du partenaire ;
- appuyer lassainissement budgétaire et la stabilisation extérieure dans le contexte du programme du FMI prévu ;
- appuyer des réformes structurelles destinées à perfectionner la gestion macroéconomique globale, à renforcer la gouvernance économique et la transparence et à améliorer les conditions propices à une croissance durable.
Loctroi de lAMF de lUnion serait subordonné :
- à la condition préalable que le partenaire respecte des mécanismes démocratiques effectifs reposant sur le pluralisme parlementaire, létat de droit et lexistence de garanties en matière de respect des droits de lhomme et
- à laccomplissement de progrès satisfaisants dans la mise en uvre dune convention de financement entre le partenaire et le FMI.
La Commission conclura séparément avec les autorités de chaque partenaire un protocole daccord établissant les mesures de réforme liées à lAMF proposée.
Chaque année, la Commission devrait rendre compte au Parlement européen et au Conseil de la mise en uvre de la décision au cours de lannée précédente. En outre, elle évaluerait la réalisation des objectifs de lAMF au plus tard deux ans après lexpiration de la période de mise à disposition.
Incidence financière
Lassistance envisagée prendrait la forme de prêts et devrait être financée par une opération demprunt que la Commission conduira au nom de lUE. Son incidence budgétaire correspondra au provisionnement, au taux de 9 %, des montants versés dans le Fonds de garantie de lUE relatif aux actions extérieures.
La Commission estime que lincidence budgétaire des opérations dAMF proposées pourra être absorbée dans le cadre de sa proposition relative au prochain cadre financier pluriannuel (CFP).