Ressources supplémentaires exceptionnelles et les modalités d'application au titre de l'objectif «Investissement pour la croissance et l'emploi» visant à apporter un soutien afin de remédier à la crise causée par la pandémie de COVID-19 et d'ouvrir la voie à une reprise économique verte, numérique et résiliente (REACT-EU)
La commission du développement régional a adopté le rapport présenté par Andrey NOVAKOV (PPE, BG) et Constanze KREHL (S&D, DE) sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) nº 1303/2013 en ce qui concerne la mise en uvre de ressources supplémentaires et de modalités dapplication exceptionnelles au titre de lobjectif «Investissement pour la croissance et lemploi» afin de fournir un soutien pour favoriser la réparation des dommages à la suite de la crise engendrée par la pandémie de COVID-19 et pour préparer une reprise écologique, numérique et résiliente de léconomie (REACT-EU).
La proposition REACT-UE vise à modifier le règlement portant dispositions communes relatif aux fonds de cohésion pour la période 2014-2020. Elle prévoit un budget supplémentaire en deux parties, pour 2020 et pour la période 2021-2022, et établit plusieurs dérogations aux règles habituellement applicables aux dépenses au titre de la politique de cohésion, dérogations qui portent spécifiquement le budget supplémentaire pour la relance économique et sociale.
La commission parlementaire a recommandé que la position du Parlement européen arrêtée en première lecture suivant la procédure législative ordinaire modifié la proposition de la Commission comme suit :
Ressources supplémentaires
Les ressources supplémentaires seraient débloquées aux fins des engagements budgétaires pour les années 2020 à 2022, en plus des ressources globales prévues, comme suit:
- 2020 : 5.000.000.000 EUR en prix courants (4.805.843.906 EUR aux prix de 2018);
- 2021 : 42.434.400.000 EUR en prix courants (39.987.184.320 EUR aux prix de 2018);
- 2022 : 10.820.400.000 EUR en prix courants (9.996.674.058 EUR aux prix de 2018).
Les ressources supplémentaires pour 2020 proviendraient dune augmentation des ressources globales affectées à la cohésion économique, sociale et territoriale dans le cadre financier pluriannuel 2014-2020 et seraient incluses au budget. Les ressources pour 2021 et 2022 seraient «hors» budget, car elles constitueront des ressources affectées externes provenant de lInstrument européen pour la relance.
Les députés ont proposé :
- quau moins 95 % des ressources supplémentaires soient mises à disposition au titre de lobjectif «Investissement pour la croissance et lemploi» et quau moins 3 % et jusquà 5 % de ces ressources soient mises à disposition au titre de lobjectif «Coopération territoriale européenne» (cest-à-dire Interreg), puisque les régions frontalières ont été particulièrement touchées par la crise;
- que les ressources supplémentaires puissent également être mises à disposition en 2023 et 2024 à des fins dengagement budgétaire, au moyen dun acte délégué et sur la base dune demande motivée dun État membre.
Modalités dapplication
REACT-EU envisage de créer, au regard des ressources supplémentaires, un nouvel objectif thématique distinct intitulé «fournir un soutien pour favoriser la réparation des dommages à la suite de la crise engendrée par la pandémie de COVID-19 et pour préparer une reprise écologique, numérique et résiliente de léconomie».
En ce qui concerne le FEDER, les ressources devraient surtout être utilisées pour soutenir :
- linvestissement dans des produits et des services destinés aux infrastructures sanitaires et sociales, aux systèmes de santé et aux services pour tous, y compris les services de santé transfrontaliers, ainsi quaux établissements de soins pour apporter une aide sous la forme dun soutien au fonds de roulement ou à linvestissement et de conseil en faveur des PME et des entreprises de léconomie sociale;
- les investissements qui contribuent à la transition vers une économie numérique et verte, notamment ladaptation au télétravail ;
- les investissements dans des infrastructures fournissant des services de base universels destinés aux citoyens vivant dans des régions rurales, frontalières, moins développées, insulaires, montagneuses, peu peuplées et ultrapériphériques, ainsi que des zones touchées par la transition industrielle et le dépeuplement;
- les mesures économiques dans les régions dépendantes des secteurs les plus touchés par la crise, tels que le tourisme et la culture.
Pour ce qui est du FSE, les ressources seraient utilisées pour soutenir :
- le marché du travail, léconomie sociale, la santé et les systèmes sociaux, les mesures de maintien de lemploi, y compris par des dispositifs de chômage partiel en vue du maintien au même niveau des conditions et droits en matière demploi et de travail, notamment la protection contre le licenciement et la baisse des salaires;
- les mesures dinclusion sociale, de lutte contre la discrimination et déradication de la pauvreté, en accordant une attention particulière à la pauvreté chez les enfants;
- la création demplois de qualité, en particulier en ce qui concerne les personnes en situation de vulnérabilité, notamment les chômeurs de longue durée, les personnes plus éloignées du marché du travail, ainsi que celles vivant dans des régions peu peuplées et ultrapériphériques ou dans des zones concernées par la transition industrielle et le dépeuplement;
- les mesures en faveur de lemploi des jeunes, de léducation et de la formation tout au long de la vie, de léducation en ligne, du développement des compétences, de la requalification et de la formation individualisées, notamment pour les groupes défavorisés.
Les États membres pourraient également utiliser une partie de ces ressources supplémentaires (au moins 3%) en vue daugmenter le soutien destiné au Fonds européen daide aux plus démunis (FEAD), afin de remédier à la situation des personnes qui ont été touchées dans une mesure inédite par la crise de COVID‑19. Une partie des ressources supplémentaires pourrait également être utilisée en vue daugmenter le soutien destiné à linitiative pour lemploi des jeunes, avant ou en même temps que la dotation au FEDER et au FSE.
Les ressources supplémentaires feraient lobjet dun taux de préfinancement de 50 %. Elles devraient être utilisées conformément aux principes de développement durable et au principe «dabord, ne pas nuire».
Sauf dérogations prévues par le règlement, les dépenses faites au titre de REACT-UE devraient être soumises aux mêmes obligations et garanties que lensemble des fonds relevant de la politique de cohésion. Celles-ci incluent le respect des droits fondamentaux, ainsi des mesures de lutte antifraude mises en uvre avec lappui de lOLAF ou, sil y a lieu, le Parquet européen.