Protection des travailleurs contre les risques liés à l’exposition à des agents cancérigènes ou mutagènes au travail
La commission de lemploi et des affaires sociales a adopté le rapport de Stefania ZAMBELLI (ID, IT) sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2004/37/CE concernant la protection des travailleurs contre les risques liés à lexposition à des agents cancérigènes ou mutagènes au travail.
Pour rappel, la proposition législative est la quatrième concernant la directive 2004/37/CE relative à la protection des travailleurs contre les risques liés à lexposition à des agents cancérigènes ou mutagènes au travail. Elle prévoit détablir de nouvelles limites dexposition professionnelle pour trois substances: lacrylonitrile, les composés du nickel et le benzène auxquels sont exposés plus dun million de travailleurs de lUnion dans de nombreux secteurs différents parmi lesquels les industries pétrolière, textile, manufacturière, alimentaire et chimique.
La commission compétente a recommandé que la position du Parlement européen adoptée en première lecture dans le cadre de la procédure législative ordinaire modifie la proposition comme suit:
Micro entreprises et PME
Tout en maintenant des niveaux de protection égaux pour tous les travailleurs, les députés estiment souhaitable de faciliter la faisabilité opérationnelle et le respect des dispositions par les microentreprises et les PME, en évitant quelles aient à subir des incidences disproportionnées, notamment en évaluant les répercussions de la transposition sur ces entreprises. Des incitations, des facilités et des outils numériques pourraient être les instruments adaptés pour répondre aux besoins de ces entreprises.
Substances reprotoxiques
Les députés ont suggéré délargir le champ dapplication de la directive 2004/37/CE aux substances reprotoxiques afin de la mettre en conformité avec le règlement (CE) nº 1907/2006 du Parlement européen et du Conseil (règlement REACH). Les substances reprotoxiques sont extrêmement préoccupantes et lorganisation de la prévention sur le lieu de travail devrait appliquer la même approche à leur égard que pour les agents cancérigènes et les agents mutagènes.
Lorsquun agent cancérigène, un agent mutagène ou une substance reprotoxique est présent sur le lieu de travail, lemployeur devrait en réduire lutilisation, notamment en le remplaçant, dans la mesure où cela est techniquement possible, par une substance, un mélange ou un procédé qui, dans ses conditions demploi, nest pas ou est moins dangereux pour la santé ou la sécurité des travailleurs.
Les substances reprotoxiques peuvent également nuire gravement aux travailleuses enceintes et allaitantes. Des mesures spécifiques pour ce groupe de travailleuses ont donc été introduites.
Médicaments dangereux
Dans le seul secteur des soins de santé, 12,7 millions de travailleurs en Europe (dont 7,3 millions de personnel infirmier) sont exposés à des médicaments dangereux au travail. La manipulation, la préparation et ladministration de ces médicaments exposent les professionnels de la santé à des risques élevés pour leur santé.
Les députés ont jugé important de protéger tous les travailleurs en inscrivant les classes pharmacothérapeutiques pertinentes de médicaments dangereux à lannexe I de la directive 2004/37/CE.
Au plus tard le 1er décembre 2022, la Commission, après avoir consulté les parties intéressées, devrait élaborer les lignes directrices de lUnion et les normes applicables aux pratiques de préparation, dadministration et délimination des médicaments dangereux. Ces lignes directrices et ces normes seraient publiées sur le site internet de lAgence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) et diffusées dans tous les États membres par les autorités compétentes concernées.
Cobalt
Au plus tard le 31 décembre 2023, la Commission devrait présenter, après consultation du Comité consultatif pour la sécurité et la santé sur le lieu du travail (CCSS) et en tenant compte de lavis rendu en 2018 par le comité dévaluation des risques (CER) de lAgence européenne des produits chimiques et des dernières connaissances scientifiques disponibles, une proposition législative visant à introduire une valeur limite pour le cobalt et ses composés.
Benzène et nickel
Au plus tard le 1er janvier 2028, la Commission devrait évaluer la faisabilité dune réduction supplémentaire de la valeur limite pour le benzène et de la valeur limite pour les composés du nickel. Au plus tard le 1er janvier 2030, la Commission devrait proposer, au besoin, les modifications nécessaires relatives à ces substances.
Poussière de silice cristalline alvéolaire
La directive (UE) 2017/2398 oblige la Commission européenne à évaluer la nécessité de modifier la valeur limite applicable à la poussière de silice cristalline alvéolaire dici à 2022. Depuis son inscription à lannexe III de la directive 2004/37/CE, la valeur limite est restée à 0,1 mg/m³. Les députés proposent de fixer une valeur limite plus faible (0,05 mg/m³).