Le rôle de la coopération au développement et de l’aide humanitaire de l’Union face aux répercussions de la pandémie de COVID-19
La commission du développement a adopté un rapport dinitiative préparé par Hildegard BENTELE (PPE, DE) et Norbert NEUSER (S&D, DE) sur le rôle de la coopération au développement et de laide humanitaire de lUnion européenne dans la lutte contre les conséquences de la pandémie de COVID-19.
La pandémie de COVID-19 touche tous les pays du monde mais les répercussions économiques et sociales de la pandémie ont été ressenties plus fortement dans les pays en développement. La pandémie a fortement aggravé les problèmes de dette existants des pays en développement, compromettant les efforts quils ont déployés pour mobiliser des ressources suffisantes en vue datteindre les objectifs de développement durable (ODD).
Stratégie de «léquipe dEurope»
Tout en se félicitant de la réaction de lUnion face à la pandémie de COVID-19 sur la scène internationale, les députés ont demandé que de nouvelles ressources importantes soient mobilisées de manière souple pour aider les pays en développement dans le monde entier à remédier aux conséquences de la pandémie de COVID-19. Lune des premières étapes à franchir devrait être la mise à disposition rapide, équitable et abordable de vaccins, de traitements, de matériel, de médicaments et de diagnostics sûrs à léchelle mondiale.
Les députés se sont félicités du COVAX, dispositif mondial visant à assurer un accès équitable et universel aux vaccins contre la COVID-19, et du soutien ferme de «léquipe dEurope», qui en est le plus grand donateur et qui a alloué jusquà présent plus de 850 millions dEUR à linitiative. Ils ont souligné que les vaccins sûrs devraient être rendus facilement accessibles et abordables pour tous, insistant pour que le personnel de santé et les personnes les plus vulnérables soient prioritaires.
Le rapport a demandé à «léquipe dEurope» de renforcer les mécanismes efficaces visant à assurer la cohérence des politiques en faveur du développement durable. LUnion européenne et les États membres devraient allouer des fonds supplémentaires aux pays qui subiront les répercussions les plus importantes de la pandémie.
Sécurité alimentaire
Soulignant que la pandémie menace la sécurité alimentaire dans les zones rurales, urbaines et périurbaines, les députés ont insisté sur lélaboration de systèmes alimentaires résilients et sur la nécessité dune transformation globale afin daccélérer le développement de systèmes alimentaires équitables, sûrs et sains, en profitant du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires 2021 pour mieux reconstruire après la crise de la COVID-19.
Pauvreté et protection sociale
On estime que 47 millions de personnes supplémentaires tomberont dans la pauvreté extrême dici 2021, la pandémie de COVID-19 exacerbant les problèmes causés par les conflits et frappant de plein fouet les femmes et les filles. Les députés ont insisté sur limportance dune protection sociale universelle et du dialogue social. Ils ont demandé à la Commission délaborer, avec les pays partenaires, des stratégies de relance économique et de création demplois ainsi que damélioration des systèmes de sécurité sociale.
Réfugiés et personnes déplacées
Le rapport a souligné limportance daider les réfugiés et les personnes déplacées à faire face aux conséquences socio-économiques disproportionnées de la pandémie, en consolidant davantage les moyens de subsistance et en soutenant les activités rémunératrices, ainsi que leur accès à la sécurité. Il a demandé à lUnion et aux États membres de créer les conditions qui permettent aux enfants et aux jeunes dans les camps de réfugiés davoir accès à léducation, y compris aux possibilités dapprentissage à distance, en particulier aux activités dapprentissage de base.
Renforcement du secteur de la santé
La pandémie de COVID-19 a exacerbé le problème récurrent de la pénurie de médicaments à léchelle mondiale, qui a de graves conséquences dans les pays en développement. Le rapport a souligné que laide au développement devrait principalement viser à assurer une couverture transversale du système de soins de santé universel dans une perspective globale et fondée sur les droits. Il a plaidé pour la révision des stratégies et des partenariats proposés ou existants en vue de renforcer et soutenir les systèmes de santé publics dans les pays partenaires, notamment en ce qui concerne la préparation aux pandémies et lorganisation et la gestion des systèmes de santé.
Les députés ont insisté sur la nécessité de combler au plus vite les retards au niveau des programmes nationaux de vaccination et de veiller à la reprise de la fourniture des autres services de santé de base. Ils ont invité instamment lUnion et les États membres i) à uvrer en faveur de laccès égal et à un coût abordable aux vaccins dans le monde entier en sappuyant sur le principe de solidarité internationale et ii) à sengager à faire des vaccins et des traitements antipandémiques un bien public mondial, accessible à tous.
Droits de lhomme, gouvernance et démocratie
Depuis le début de la crise de la COVID-19, de nombreux gouvernements ont invoqué lurgence pour justifier limposition de restrictions aux processus démocratiques et à lespace civil, y compris à lacheminement de laide humanitaire, et pour opprimer les minorités. Le rapport met en exergue les conséquences particulièrement graves du confinement lié à la COVID-19 et les dommages collatéraux subis par les femmes, les filles et les enfants, en particulier laugmentation de la violence à caractère sexiste.
La Commission et les États membres sont invités à apporter leur soutien aux parlements pour quils continuent à jouer un rôle actif dans la surveillance des mesures prises par lexécutif visant à contenir la pandémie de COVID-19 et dans lévaluation de limpact des mesures de santé publique sur les droits de lhomme. Les efforts visant à mieux prévenir et lutter contre la violence domestique devraient être intensifiés.
Service de la dette et budgets sains
Les députés ont invité la Commission et les États membres à promouvoir la mise en uvre complète de linitiative du G20 visant à suspendre le service de la dette pour les pays les plus pauvres. Ils ont engagé la Commission à appuyer les efforts internationaux à cet égard, estimant que les intérêts économisés grâce à cette suspension devraient plutôt être investis dans le secteur de la santé, qui souffre souvent dun sous-financement flagrant dans les pays en développement.
Le rapport a également souligné limportance de traiter en priorité la question de la viabilité de la dette dans les pays partenaires. La Commission est invitée à adopter de nouvelles mesures pour prendre à bras-le-corps les problèmes des flux financiers illicites, de lévasion fiscale et de la fraude fiscale afin daméliorer les assiettes fiscales des pays en développement.
Éducation
Les députés ont demandé que léducation demeure une priorité de dépenses dans la politique de développement de lUnion et pour que la fonction sociale et culturelle des écoles soit dûment prise en compte. Ils ont recommandé de soutenir les actions de lUNICEF et que les États membres partagent leurs pratiques de maintien de lenseignement même en période de crise. Ils ont demandé à lUnion et à ses États membres dexploiter le potentiel de lapprentissage à distance.