Directive sur les énergies renouvelables
Le Parlement européen a adopté par 418 voix pour, 109 contre et 111 abstentions, des amendements à la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive (UE) 2018/2001 du Parlement européen et du Conseil, le règlement (UE) 2018/1999 du Parlement européen et du Conseil et la directive 98/70/CE du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne la promotion de lénergie produite à partir de sources renouvelables, et abrogeant la directive (UE) 2015/652 du Conseil.
La question a été renvoyée à la commission compétente pour négociations interinstitutionnelles.
Les principaux amendements adoptés en plénière sont les suivants :
Objectif global contraignant de l'Union à l'horizon 2030
Les États membres devraient veiller collectivement à ce que la part dénergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute dénergie de lUnion en 2030 soit dau moins 45%. Chaque État membre devrait fixer un objectif indicatif dau moins 5% de la capacité dénergie renouvelable nouvellement installée entre la date dentrée en vigueur de la directive et 2030 sous la forme de technologies innovantes en matière dénergies renouvelables.
Les États membres devraient également :
- fixer un objectif indicatif pour les technologies de stockage, afin de faciliter lintégration de lénergie renouvelable et daccroître les services de flexibilité et déquilibrage;
- fixer un objectif minimum indicatif au niveau national pour une flexibilité de la demande correspondant à une réduction de 5% des pics de demande délectricité dici à 2030. Cet objectif serait atteint en faisant jouer la flexibilité de la demande dans tous les secteurs dutilisation finale, notamment à travers la rénovation des bâtiments et lefficacité énergétique.
Chaque État membre devrait recenser dans son plan intégré en matière dénergie et de climat les mesures nécessaires pour atteindre ces objectifs.
Calcul de la part de l'énergie produite à partir de sources renouvelables
Lors du calcul de la part des énergies renouvelables dans un État membre, les carburants renouvelables dorigine non biologique devraient être pris en compte dans le secteur où ils sont consommés (électricité, chauffage et refroidissement, ou transports). Lorsque les carburants renouvelables dorigine non biologique sont consommés dans un État membre différent de celui où ils ont été produits, lénergie produite par lutilisation de carburants renouvelables dorigine non biologique devrait représenter 80% de leur volume dans le pays et le secteur où elle est consommée et 20% de leur volume dans le pays où elle est produite, sauf accord contraire entre les États membres concernés.
Projets communs
Chaque État membre devrait conclure des accords de coopération pour mettre en place des projets communs avec un ou plusieurs autres États membres pour la production dénergie renouvelable, y compris les actifs hybrides dénergie renouvelable en mer, comme suit:
a) le 31 décembre 2025 au plus tard, les États membres dont la consommation annuelle délectricité est inférieure ou égale à 100 TWh devraient mettre en place au moins deux projets communs;
b) en 2030 au plus tard, les États membres dont la consommation annuelle délectricité est supérieure à 100 TWh devraient mettre en place un troisième projet commun.
Accélérer et simplifier les procédures
Les procédures administratives trop complexes et excessivement longues constituent un obstacle majeur au déploiement des énergies renouvelables. Le texte amendé insiste sur la nécessité de poursuivre la rationalisation des procédures administratives et doctroi de permis afin dalléger la charge administrative tant pour les projets dénergie renouvelable que pour les projets dinfrastructure de réseau connexes. Les règles nationales relatives aux procédures dautorisation, de certification et doctroi de licences devraient être proportionnées et nécessaires et concourir à la mise en uvre du principe de primauté de lefficacité énergétique. Toutes les procédures administratives devraient être simplifiées.
Intégration de lénergie renouvelable dans le secteur du bâtiment
En vue de promouvoir la production et lutilisation de lénergie renouvelable et de la chaleur et du froid fatals dans le secteur du bâtiment, les États membres devraient fixer un objectif indicatif pour la part de lénergie renouvelable produite sur place ou à proximité dans la consommation finale dénergie de leur secteur du bâtiment en 2030. Les États membres devraient avoir la possibilité de comptabiliser la chaleur et le froid résiduels dans lobjectif indicatif en matière dénergies renouvelables dans les bâtiments, dans la limite de 20%, avec un plafond de 54%.
Secteur du chauffage et du refroidissement
Afin de promouvoir lutilisation des énergies renouvelables dans le secteur du chauffage et du refroidissement, chaque État membre devrait augmenter la part de lénergie renouvelable dans ce secteur, à titre indicatif, de 2,3 points de pourcentage, en moyenne annuelle calculée pour les périodes 2021-2025 et 2026-2030, avec pour point de référence la part dénergie renouvelable dans le secteur du chauffage et du refroidissement en 2020.
Intégration de lénergie renouvelable dans lindustrie
Lindustrie devrait augmenter lutilisation des énergies renouvelables dau moins 1,9 point de pourcentage en moyenne annuelle dici à 2030, à titre indicatif. Cette augmentation serait calculée comme moyenne pour les périodes triennales de 2024 à 2027 et de 2027 à 2030.
Réduction de lintensité démission de gaz à effet de serre dans le secteur des transports
Dans le secteur des transports, le déploiement des énergies renouvelables devrait aboutir à une réduction de 16% des gaz à effet de serre, grâce à une part plus importante de biocarburants avancés et de carburants renouvelables dorigine non biologique, comme lhydrogène.
Les fournisseurs de carburants auraient lobligation de veiller à ce que la part des biocarburants avancés et du biogaz produits à partir des matières premières énumérées à lannexe IX, partie A, dans lénergie fournie au secteur des transports soit dau moins 0,5% en 2025 et au moins 2,2% en 2030, et que la part des carburants renouvelables dorigine non biologique soit dau moins 2,6% en 2028 et dau moins 5,7% en 2030.
À partir de 2030, les fournisseurs de carburants devraient livrer au moins 1,2% de carburants renouvelables dorigine non biologique et dhydrogène renouvelable au mode de transport maritime.
Biocarburants, bioliquides et combustibles issus de la biomasse
Lénergie produite à partir des biocarburants, des bioliquides et des combustibles issus de la biomasse devrait être prise en considération uniquement si ceux-ci répondent aux critères de durabilité et de réduction des émissions de gaz à effet de serre et sils respectent la hiérarchie des déchets et tiennent compte du principe de lutilisation en cascade.
Les biocarburants, les bioliquides et les combustibles issus de la biomasse produits à partir de la biomasse agricole pris en considération ne doivent pas être produits à partir de matières premières provenant de terres de grande valeur en termes de diversité biologique (ex : forêts primaires, forêts anciennes et forêts très riches en biodiversité; zones affectées à la protection décosystèmes ou despèces rares, menacés ou en voie de disparition, prairies naturelles de plus dun hectare présentant une grande valeur sur le plan de la biodiversité).
Les députés ont adopté des amendements appelant à la réduction progressive de la part du bois primaire considérée comme une énergie renouvelable.
Accélérer le lancement de lhydrogène
Les députés ont mis en exergue l'importance de la transparence des composants de lélectricité verte et de la simplification de la montée en puissance de lhydrogène, notamment via un système plus simple de garantie de son origine. Le texte amendé souligne limportance dencourager la recherche et linnovation dans le domaine des énergies propres, comme lhydrogène.