Surveillance économique et budgétaire des États membres de la zone euro connaissant ou risquant de connaître de sérieuses difficultés du point de vue de leur stabilité financière
OBJECTIF : assurer la cohérence entre le règlement (UE) nº 472/2013 et le cadre de gouvernance économique réformé de lUnion.
ACTE PROPOSÉ : Règlement du Parlement européen et Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN : le Parlement européen décide conformément à la procédure législative ordinaire sur un pied dégalité avec le Conseil
CONTEXTE : le règlement (UE) nº 472/2013 établit un cadre daction global pour faire face aux situations dans lesquelles les États membres de la zone euro: a) connaissent ou risquent de connaître de sérieuses difficultés du point de vue de leur stabilité financière, avec un risque de retombées négatives sur dautres États membres de la zone euro, ou b) demandent à bénéficier ou bénéficient dune assistance financière.
Depuis son adoption, le contexte réglementaire a profondément changé. En 2024, une réforme du cadre de gouvernance économique de lUE a introduit de nouveaux concepts, notamment les plans budgétaires et structurels nationaux à moyen terme (règlement (UE) 2024/1263). Ces plans ont remplacé les anciens programmes de stabilité, de convergence et de réforme, en intégrant les objectifs budgétaires, de réforme et dinvestissement dans un cadre commun.
Dautres changements importants incluent: i) la création du mécanisme de surveillance unique (MSU) pour la supervision des banques; ii) la fin du rôle actif du Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui ne peut plus participer à de nouveaux programmes depuis le 1er juillet 2013.
Il est donc nécessaire de garantir la cohérence entre le règlement (UE) nº 472/2013 et le cadre de gouvernance économique réformé de lUE, ainsi que de tenir compte des évolutions institutionnelles survenues depuis 2013.
Les modifications proposées contribuent au programme de simplification de la Commission, tel qu'il figure dans sa communication de février 2025 sur la mise en uvre et la simplification intitulée «Une Europe plus simple et plus rapide».
CONTENU : la Commission propose de modifier le règlement relatif à la surveillance renforcée et post-programme pour les États membres de la zone euro confrontés ou risquant de connaître de graves difficultés financières [règlement(UE) n° 472/2013] en vue dassurer la cohérence entre ledit règlement et le cadre de gouvernance économique réformé de lUnion.
Les incohérences dans le règlement (UE) nº 472/2013 concernent en grande partie des références obsolètes à dautres actes et cadres dassistance financière qui ne sont plus applicables, notamment à la suite de la réforme du cadre de gouvernance économique de lUE menée en 2024, ce qui nécessite des modifications.
Les modifications du règlement (UE) nº 472/2013 proposées alignent ses dispositions sur la nouvelle répartition des tâches instaurée par le règlement (UE) 1024/2013 du Conseil, qui a conféré à la BCE des responsabilités particulières en matière de surveillance prudentielle. Pour garantir la cohérence avec ce nouveau cadre, les modifications proposées font référence à cette nouvelle répartition des tâches, en particulier pour le cas où un État membre faisant lobjet dune surveillance renforcée est tenu deffectuer des tests de résistance ou des analyses de sensibilité pour évaluer la résilience du secteur financier ou de soumettre régulièrement des évaluations de ses capacités de surveillance du secteur financier.
En outre, les modifications proposées visent à:
- préciser les circonstances dans lesquelles la surveillance renforcée sapplique aux États membres bénéficiant dune assistance financière à titre de précaution. Il est proposé que la surveillance renforcée ne soit automatiquement déclenchée que lorsquun État membre reçoit une assistance financière subordonnée à ladoption de nouvelles mesures de politique publique, et ce, que lassistance soit fournie par dautres États membres, par des pays tiers, par le mécanisme européen de stabilisation financière (MESF), par le mécanisme européen de stabilité (MES) ou par des institutions financières internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI);
- préciser le champ dapplication et lobjectif de la surveillance post-programme. Cette dernière se concentrerait sur le suivi et lévaluation de la capacité de remboursement des États membres ayant bénéficié dune assistance financière, ainsi que sur la mise en uvre des réformes pertinentes qui ne sont pas déjà couvertes par le plan budgétaire et structurel national à moyen terme;
- instaurer un système de surveillance post-programme à plusieurs niveaux, avec un niveau de surveillance différencié en fonction du risque en matière de remboursement et de la nécessité de mesures correctrices;
- prévoir la conclusion daccords administratifs entre la Commission et les pourvoyeurs dune assistance financière aux États membres de la zone euro, y compris le MES. Lobjectif de ces accords est de favoriser une coopération étroite et le partage dinformations entre la Commission et ces pourvoyeurs dassistance financière.
Les modifications permettront de mieux aligner la surveillance post-programme sur le cadre de gouvernance économique de l'Union, en évitant les chevauchements avec d'autres processus de surveillance tout en maintenant son efficacité dans l'évaluation des risques de remboursement.