Plateforme de données commune sur les produits chimiques, définition d'un cadre de surveillance et de prospective pour les produits chimiques
Le Parlement a adopté par 471 voix pour, 123 contre et 48 abstentions, une résolution législative sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant une plateforme de données commune sur les produits chimiques, fixant des règles visant à garantir que les données quelle contient sont faciles à trouver, accessibles, interopérables et réutilisables et définissant un cadre de surveillance et de prospective pour les produits chimiques.
Le Parlement a arrêté sa position en première lecture en modifiant la proposition comme suit.
Objet et champ dapplication
Le règlement vise à garantir la réalisation efficace dévaluations cohérentes des dangers et des risques liés aux produits chimiques lorsque ces évaluations sont requises par des actes juridiques de lUnion, afin :
- datteindre un niveau élevé de protection de la santé humaine et de lenvironnement,
- de permettre la mise au point et lutilisation de produits chimiques sûrs et durables,
- dassurer le bon fonctionnement du marché unique des produits chimiques,
- de renforcer la connaissance quont les citoyens de lUnion du fondement scientifique des décisions prises en vertu des actes juridiques de lUnion relatifs aux produits chimiques et leur confiance dans celui-ci, et
- de contribuer au remplacement et à la réduction des essais sur les animaux, dans la mesure du possible.
Plateforme de données commune sur les produits chimiques
Le règlement établit une plateforme de données commune sur les produits chimiques gérée par lAgence européenne des produits chimiques (ECHA), qui donnera accès à lensemble des données relatives aux produits chimiques, y compris aux données fournies volontairement par les États membres ou par dautres parties, dont les agences nationales, les instituts de recherche et les organisations de pays tiers, et détenues ou acceptées par lECHA, lAgence européenne pour lenvironnement (AEE), lAutorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), lAgence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) ou la Commission.
Chaque produit chimique ou matériau hébergé sur la plateforme de données commune devra être identifié au moyen dun identifiant chimique unique et dune notation chimique précisant si possible sa structure moléculaire, sans préjudice des exigences de confidentialité contenues dans lacte dorigine.
La plateforme de données commune devra comporter des explications et des informations de contexte appropriées afin de faciliter lutilisation éclairée de ces données par les autorités et par le public. Les autorités et le public auront accès facilement et gratuitement aux données figurant dans la plateforme de données commune.
Approche par étapes
Compte tenu du travail administratif de lAgence européenne des médicaments (EMA) découlant de ladaptation des données à un format approprié pour leur inclusion dans la plateforme de données commune, le texte amendé prévoit dadopter une approche par étapes et dinclure, au cours de la première phase, uniquement les données chimiques relatives aux substances actives qui sont communiquées à lEMA dans le cadre des procédures pertinentes qui sont achevées après lentrée en vigueur du règlement. Au plus tard six ans après lentrée en vigueur du règlement, lEMA devra également inclure les données chimiques relatives aux substances actives issues de procédures conclues avant lentrée en vigueur du règlement.
Gouvernance
Au plus tard six mois à compter de la date dentrée en vigueur du règlement, la Commission adoptera, par la voie dun acte dexécution, un plan de mise en uvre établissant les ensembles de données relatives aux produits chimiques à inclure dans la plateforme de données commune ainsi quun calendrier pour leur inclusion. La Commission devra établir et gérer, par la voie dun acte dexécution, un comité de pilotage de la plateforme comprenant au moins un représentant de chacune des agences et autant de représentants de la Commission que de représentants de toutes les agences réunies.
LECHA devra héberger et administrer les données relatives à la surveillance des expositions sur le lieu de travail, y compris les données de surveillance biologique humaine sur le lieu de travail.
Données de biosurveillance humaine
Les agences et la Commission devront être en mesure de procéder au traitement des données de biosurveillance humaine qui constituent des données à caractère personnel pour évaluer lincidence des produits chimiques sur la santé humaine et sur lenvironnement, pour surveiller lévolution spatio-temporelle de lexposition, pour évaluer la nécessité dune action réglementaire et lui donner la priorité, pour suivre les effets de laction réglementaire et pour soutenir lélaboration de politiques et lévolution de la législation, notamment en effectuant des recherches scientifiques à ces fins.
Confidentialité des éléments des notifications détudes
Lorsque la Commission ou lune des agences met le dossier denregistrement, le dossier de demande, le dossier de notification ou un autre dossier réglementaire pertinent correspondant à la disposition de lECHA, elle devra également indiquer quels éléments de la notification détude doivent être confidentiels lorsque celle-ci est incluse dans la plateforme de données commune.
Afin daméliorer la visibilité des données disponibles, lECHA devra créer et gérer une base de données comportant des données relatives aux produits chimiques présents dans les articles ou produits. Elle devra également créer et gérer un répertoire contenant des données sur les solutions de remplacement des substances préoccupante possibles.
Notification des études
Les opérateurs économiques devront notifier sans tarder à la base de données des notifications détudes toute étude qui génère des données sur des produits chimiques et quils commandent à lappui dun dossier de demande, dun dossier de notification ou dun dossier réglementaire notifié ou soumis à une autorité, ainsi que toute étude sur des produits chimiques quils commandent dans le cadre dune évaluation du risque ou de la sécurité, en vertu des actes juridiques de lUnion énumérés à lannexe I, partie 1, du présent règlement.
Lobligation de notifier les études ne commencera à sappliquer que 22 mois après la date dentrée en vigueur du règlement.