Fixation des règles de procédure supplémentaires relatives à l’application du règlement (UE) 2016/679
Le Parlement a adopté par 533 voix pour, 43 contre et 68 abstentions, une résolution législative sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant des règles de procédure supplémentaires relatives à lapplication du règlement (UE) 2016/679 (règlement général sur la protection des données - RGPD).
Le Parlement a arrêté sa position en première lecture en modifiant la proposition comme suit.
Objet et champ dapplication
Le règlement établit des règles de procédure pour le traitement des réclamations et la conduite des enquêtes, tant sur les cas fondés sur des réclamations que sur les cas examinés doffice, menées par les autorités de contrôle dans le cadre de lapplication du règlement (UE) 2016/679 lorsque ces situations concernent un traitement transfrontalier.
Le règlement vise à garantir que les enquêtes dans les situations qui concernent un traitement transfrontalier soient menées conformément au principe de bonne administration, en particulier quelles soient menées de manière impartiale, équitable et dans un délai raisonnable.
Le présent règlement établit par conséquent certains principes horizontaux relatifs aux procédures dapplication du règlement (UE) 2016/679. Ainsi, dans les situations qui concernent un traitement transfrontalier, les autorités de contrôle devront conduire les procédures qui relèvent du champ dapplication du règlement de manière rapide et efficace. Lauteur dune réclamation aura la possibilité de ne communiquer quavec lautorité de contrôle auprès de laquelle il a introduit sa réclamation. De plus, le traitement dune réclamation donnera toujours lieu à une décision susceptible de recours juridictionnel effectif.
Réclamations
Une réclamation est définie comme une demande formelle dune personne concernée selon les articles 77 et 80 du RGPD. Les simples signalements de violations alléguées qui ne concernent pas le traitement de données à caractère personnel et les demandes de conseils ne sont pas considérés comme une réclamation.
Pour être recevable, une réclamation doit contenir certaines informations précises (coordonnées de lauteur, description de la violation, etc.) mais aucune exigence supplémentaire ne peut être imposée au-delà de ce que prévoit le règlement. Les exigences prévues par le droit procédural national de lautorité de contrôle auprès de laquelle la réclamation a été introduite (langue, délai de prescription, moyens didentification, formulaire électronique, signature etc) continuent de sappliquer.
Pour que la réclamation soit recevable, son auteur ne sera pas tenu de contacter la partie faisant lobjet de lenquête avant lintroduction de la réclamation. Lorsquune réclamation porte sur lexercice dun droit de la personne concernée qui implique que celle-ci soumette une demande auprès du responsable du traitement, cette demande devra être soumise au responsable du traitement avant lintroduction de la réclamation.
Lautorité de contrôle saisie devra déterminer si la réclamation concerne un traitement transfrontalier, identifier lautorité chef de file compétente et lui transmettre la réclamation recevable. Cette décision de recevabilité simposera à lautorité chef de file.
Afin de faciliter le traitement dune réclamation, les autorités de contrôle pourront demander des informations supplémentaires à lauteur de la réclamation. Lorsque certaines des informations sont manquantes, lautorité de contrôle saisie pourra contacter lauteur de la réclamation afin dobtenir les informations manquantes.
Pour que les autorités de contrôle puissent rapidement mettre fin aux violations du règlement (UE) 2016/679 et apporter une réponse aux auteurs de réclamation, elles devront sefforcer, lorsquil y a lieu, de trouver une issue aux réclamations par le biais dune procédure de résolution précoce.
Coopération simple
Lorsque lautorité de contrôle chef de file sest forgé un avis préliminaire sur les principales questions soulevées dans le cadre dune enquête, lautorité de contrôle chef de file aura la possibilité de coopérer avec les autres autorités de contrôle concernées par le biais dune procédure de coopération simple. La procédure de coopération simple devra être appliquée au cas par cas, à condition que lautorité de contrôle chef de file considère quil nexiste aucun doute raisonnable quant au champ de lenquête et que les questions de droit et de fait recensées ne nécessitent pas une coopération supplémentaire qui serait nécessaire aux fins dune enquête complexe.
Lorsquelle applique la procédure de coopération simple, lautorité de contrôle chef de file, avant de présenter un projet de décision, devra veiller à ce que, le cas échéant, les parties faisant lobjet de lenquête aient le droit dêtre entendues et à ce que lauteur de la réclamation ait la possibilité de faire connaître son point de vue.
Le texte amendé précise également les informations utiles devant être échangées entre lautorité de contrôle chef de file et les autres autorités de contrôle concernées.
Résumé des points essentiels
Dans le cadre des informations pertinentes concernant un cas précis, lautorité de contrôle chef de file devra fournir aux autres autorités de contrôle concernées un résumé des points essentiels dans lequel elle expose son avis préliminaire sur les principales questions soulevées dans lenquête. Ce résumé devra être fourni à un stade à la fois suffisamment précoce pour que les avis présentés par les autres autorités de contrôle concernées puissent être effectivement pris en compte.
Délais de présentation dun projet de décision
Lautorité de contrôle chef de file devra présenter un projet de décision au titre de larticle 60, paragraphe 3, du règlement (UE) 2016/679 dans un délai de quinze mois à compter de la confirmation par lautorité de contrôle chef de file de sa compétence. À titre exceptionnel, lautorité de contrôle chef de file pourra prolonger une fois ce délai pour une période ne dépassant pas 12 mois, en raison de la complexité de laffaire.
Le règlement prévoit des règles pour les situations dans lesquelles lautorité de contrôle chef de file est tenue, en vertu du droit national, de sengager plus avant dans des procédures nationales ultérieures relatives à la même affaire, telles quune procédure de recours administratif.