Agenda 2000: financement de la politique agricole commune PAC
1998/0112(CNS)
La commission a adopté une position qui entérine dans les grandes lignes le
paquet des réformes agricoles de l'Agenda 2000, et ce, à la lumière de
l'accord intervenu lors du Sommet de Berlin et sous certaines réserves.
Si la commission, n'est pas pleinement satisfaite par l'accord de Berlin,
elle le juge malgré tout plus acceptable que les propositions initiales,
plus draconiennes, de la Commission européenne et ne souhaite pas retarder
les réformes de la PAC.
"Sur bien des points, mon groupe n'est pas satisfait...mais nous ne pouvons
pas rouvrir la boîte de Pandore" a estimé le socialiste allemand Klaus
REHDER, auquel fait écho M. Livio FILIPI (PPE, I) qui déclare: "Il nous faut
être réaliste. Nous avons fait ce que nous pouvions. L'opinion publique
pense que ces résultats sont les meilleurs que nous pouvions obtenir".
Les principales réserves exprimées par les députés sont contenues dans la
douzaine d'amendements de compromis adoptéslors de la dernière réunion de la
commission avant les élections européennes. Ces amendements reflètent les
compromis forgés avec la Commission et le Conseil et seront présentés en
plénière le mois prochain, constituant le "dernier mot" du Parlement qui
réédite les amendements adoptés sur ces points par la plénière en novembre
et en janvier. Faisant respectivement rapport sur l'aide aux pays candidats
et sur le financement de la PAC, les députés néerlandais Jan SONNEVELD (PPE)
et Jan MULDER (ELDR) n'ont déposé aucun amendement de compromis avec la
Commission et le Conseil. En conséquence, les amendements adoptés en
plénière en novembre et en janvier seront représentés en mai. M. Sonneveld
plaide en particulier pour la mise en place d'un comité consultatif chargé
d'étudier les réformes planifiées par les pays candidats dans la perspective
de leur adhésion à l'UE et pour un renforcement des contrôles financiers.
Les amendements de M. Mulder laissent ouverte la proposition de
cofinancement, c'est-à-dire de la prise en charge de certains financements
de la PAC par les États membres, bien que cela ait été exclu par le Conseil.
Il réclame par ailleurs la constitution d'une réserve absorbant les fonds de
garantie non dépensés. Les députés débattront de l'ensemble du paquet des
réformes de l'Agenda 2000. La législation agricole sera vraisemblablement
adoptée par le Conseil "agriculture". Si la procédure de consultation fait
que les avis formels rendus par le PE au sujet des réformes de la PAC ne
sont pas, sur le fonds, juridiquement contraignants, les propositions ne
peuvent prendre force de loi sans qu'il en soit tenu compte. Ils
constitueront par ailleurs une importante prise de position politique et une
base de travail pour la future assemblée qui aura à franchir le prochain
"round" de discussion sur le financement de la PAC. Le Parlement ayant
retardé, face au rejet de ses amendements par la Commission, la date à
laquelle devaient être rendus ses avis formels sur les propositions de
réforme de la PAC faites en novembre et en janvier, il a eu une série de
discussions informelles de "conciliation" avec le Conseil, au cours
desquelles il est parvenu à faire aboutir certains points, ce qui s'est
traduit par l'acquiescement du Conseil à bien des amendements du Parlement.